La remontada

Igor de Maack, DNCA

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L’histoire (sportive ou générale) se joue parfois sur de petits détails mais produit toujours de grands regrets.

Ce terme espagnol qui meurtrit tout supporter parisien du PSG lors de son humiliante défaite contre Barcelone (6-1) le 8 mars 2017 serait adéquate pour décrire ce que l’économie mondiale devra accomplir pour retrouver son niveau pré-crise.

La production est repartie et on peut estimer que le niveau d’activité se situe à 80% désormais. Tous les indicateurs de confiance et enquêtes de sentiments vont donc montrer une amélioration par rapport au point bas de l’économie en avril. Les baisses de PIB au deuxième trimestre seront de l’ordre de 20% à 30% selon les pays alors que le troisième trimestre devrait, lui, marquer un fort rebond logique dans le cadre de la poursuite des déconfinements.

Les flux, eux aussi, pointent vers un retour de l’optimisme. Les actions américaines ont vu leur plus forte collecte depuis six semaines (2,2 milliards de dollars). Quant aux actions européennes, elles ont connu leur plus faible décollecte (0,2 milliard de dollars) sur la même période.

Les dirigeants européens tentent de doter l’Europe d’une véritable arme
de consolidation budgétaire et d’un solide plan de relance.

Enfin, l’Europe, via la Commission Européenne, a mis en place un plan budgétaire de soutien de 750 milliards d'euros disponible sur la période 2021-2024. Pour la première fois, les dirigeants européens tentent désormais de doter l’Europe d’une véritable arme de consolidation budgétaire et d’un solide plan de relance.

Dans un contexte de taux durablement bas, ces dynamiques poussent pour le retour des investisseurs sur les actifs risqués (les actions au détriment des obligations) et particulièrement ceux qui sont «détruits» en termes de valorisation. Certains secteurs ou thèmes d’investissement auront, eux aussi, besoin de leur remontada. Le chômage longue durée et les faillites d’entreprises en raison de la dégradation de leur trésorerie et des faibles carnets de commandes viendront compliquer la reprise économique.

Et pour terminer sur la métaphore footballistique, n’oublions pas que l’arbitre du match ne siffla pas un penalty évident sur l’avant-centre parisien (Edinson Cavani) qui aurait, s’il y avait été réussi, qualifié le PSG.

 

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