La longue marche vers le succès

Yvan Roduit, Raiffeisen Suisse

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Le passé n’est pas brillant et les perspectives à court terme demeurent incertaines. Reste à se concentrer sur le long terme. Investir n’est pas un sprint, mais un marathon.

Au vu de l’année écoulée, on a de quoi se montrer légitimement inquiet pour ses investissements et l’avenir. La guerre, les craintes de récession et la hausse des taux d’intérêt ont fait chuter les bourses cette année. Mais c’est justement maintenant qu’il est important de se recentrer sur la stratégie de placement à long terme. En ce début de mondial de foot, je vous épargnerai néanmoins une énième chronique comparant football et performance des marchés, à grands renforts de jeux de mots plus ou moins originaux. Compte tenu de la situation tendue sur les marchés financiers, il convient, en tant qu’investisseur, de se rappeler que tant que la fin de la partie n’est pas sifflée, tout espoir n’est pas perdu. Si le monde appartient à celui qui se lève tôt, le succès dans les investissements attend celui ou celle qui se montre patient·e.

Regarder loin, c’est regarder vers le haut

Un regard dans le passé montre qu’investir à long terme vaut toujours la peine. Au cours des 100 dernières années, quiconque investissait son argent dans des actions suisses pendant 10 ans enregistrait toujours un rendement positif – sauf s’il avait pris position à la fin des années 1920, juste avant l’apparition de la crise économique mondiale. Dans un passé plus récent, le Swiss Performance Index (SPI) n’a connu, depuis 1988, que quatre années plus faibles que l’année 2022. Au-delà de cet aspect notable, il me semble également intéressant de souligner les années négatives ont généralement été suivies d’années lors desquelles des gains de cours à deux chiffres ont pu être réalisés. Selon cette logique, on pourrait même se laisser tenter de penser que l’actuelle faiblesse constitue une opportunité en or pour réallouer son portefeuille. Comparaison n’étant pas raison, une faible année 2022 ne garantit nullement une forte année 2023. En revanche, vendre ses positions en période délicate revient non seulement à réaliser les pertes de cours, mais également à se priver d’une éventuelle reprise des cours. Le long terme est ici le meilleur ami de la performance durable. Après tout, le légendaire Warren Buffett ne disait-il pas que «le marché des actions est un instrument servant à transférer l’argent des impatients aux patients.»

Choisir ses titres et «buy and hold»

Période de faiblesse ne signifie pas pour autant qu’il faut acheter n’importe quoi. Les marchés devraient d’ailleurs continuer à fluctuer fortement à court terme. Maintenir une tactique de placement défensive reste à préférer à une attitude d’achat compulsif. Comme cela se dit souvent dans le domaine de la finance, il est important de s’en tenir à sa stratégie de placement, au risque de perdre son objectif de vue. Cela n’empêche cependant pas de faire quelques emplettes et de profiter des opportunités d’achat intéressantes générées par la correction des cours. À noter que les obligations offrent enfin à nouveau des rendements positifs à l’échéance. De plus, de nombreuses actions de qualité se négocient à des valorisations attractives pour qui dispose de liquidités à investir. Les rendements des dividendes ont également augmenté en raison de cette baisse. Bien choisir ses titres et les garder bien au chaud pourrait s’avérer gagnant à long terme. Comme toujours.

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