La gestion de fortune se porte bien!

Patrick Dorner, Association suisse des gestionnaires de fortune

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Premier bilan depuis l’obligation de la validation auprès de la Finma. Les gestionnaires ont réussi à s’adapter en passant en revue leur modèle d'affaires et leur organisation ainsi qu'en formalisant leurs processus.

Depuis des mois, certains annonçaient le déclin - voire l’extinction - des gestionnaires de fortune.

Qu’en est-il vraiment? Pour être en conformité avec la loi, les gestionnaires de fortune avaient jusqu'au 31 décembre 2022 pour déposer leur demande auprès de la Finma et celle-ci vient de publier ce jour les chiffres précis. Il est ainsi possible de tirer un premier bilan et de rétablir certaines vérités.

Disons-le d'entrée, ce premier bilan est positif! Le système mis en place par la loi a bien fonctionné et les différents acteurs ont parfaitement joué leur rôle. Les gestionnaires ont réussi à s’adapter aux exigences règlementaires en passant en revue leur modèle d'affaires et leur organisation ainsi qu'en formalisant leurs processus.

La Finma a très rapidement montré qu’elle mettait en œuvre la loi de manière adéquate et proportionnelle, en autorisant un grand nombre de petites, voire très petites entreprises.

Les organismes de surveillance ont mis en place les structures et procédures pour absorber un volume de travail conséquent et traiter toutes les demandes dans les délais imposés.

Quant à l’ASG, elle a préparé ses membres et les a soutenus tout au long du processus avec succès. Quelquefois elle a aussi dû les rassurer car le niveau de désinformation - mais c’est un des maux de notre époque – a été déstabilisant pour beaucoup.

Depuis 2 ans, nous répétons que les gestionnaires ne renoncent pas en raison des coûts, qu’ils ne fusionnent ou rejoignent pas des plateformes en nombre et qu’il ne sont pas, en ce début d’année, des centaines dans l'illégalité.

Voyons ce qu'il en est. Le nombre de sociétés de gestion était resté relativement stable au cours des dernières années. Entre 120 et 150 gestionnaires prenaient chaque année leur retraite et ces cessations d'activité étaient compensées par l'arrivée sur le marché de nouvelles sociétés.

Cet équilibre a toutefois été rompu depuis 2020 car les incertitudes sur les exigences et les délais du processus d'autorisation ont fait que de nombreux gestionnaires, qui se seraient normalement lancés, ont différé leur projet.

Le nombre de départs à la retraite restant au même niveau – environ 500 sur la période - il s'en suit inévitablement une réduction du nombre de gestionnaires actifs. Il y avait 2’124 gestionnaires sur les 2'521 sociétés qui étaient annoncées à la Finma à l’été 2020, ils sont 1'534 aujourd’hui. La baisse s'explique essentiellement par les départs à la retraite. Elle est en outre due à un certains nombre de réorientations que les nouveaux arrivés n'ont pas compensée.

En bref, la gestion de fortune ne vit pas une crise, au contraire. Elle se porte bien et le nombre de gestionnaires devrait rapidement augmenter avec les nombreuses créations de sociétés attendues ces prochains mois, au fur et à mesure que le nombre de dossiers en suspens à la Finma (il y en a encore un millier) diminuera.

Le succès des gestionnaires fait également celui de notre association. En accueillant les sociétés affiliées aux 5 organismes de surveillance, l’ASG a augmenté le nombre de ses membres et regroupe près de la moitié des sociétés de gestion. Elle est aussi la principale association pour les gestionnaires collectifs et compte parmi ses membres partenaires les meilleures études d'avocats spécialisés dans le domaine ainsi que les principales banques dépositaires.

Après avoir joué un rôle déterminant dans l'élaboration des LSFin et LEFin, l’ASG a mis en œuvre les différents volets de ces lois en proposant à la branche un organisme de surveillance, un organe de médiation et une plateforme de formation. Elle a su accompagner tous ses membres sur le chemin de la réussite vers l’autorisation!

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