La Française: Convictions Crédit - Avril

Delphine Cadroy, La Française AM

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Les mois se suivent et se ressemblent sur les marchés du crédit. Malgré des statistiques faisant craindre une certaine persistance de l’inflation, les primes de risque continuent de se resserrer sur les différents segments.

Du côté du crédit Investment Grade, le marché primaire demeure sur des niveaux d’émission records et continue d’attirer beaucoup de demandes, portées par des flux entrants toujours importants. Les primes de risque continuent de se resserrer, avec une surperformance notable des valeurs du secteur financier. Nous continuons de privilégier ces dernières par rapport aux émissions non-financières, en raison de l’environnement de compression des primes de risque. Nous préférons toujours le crédit Investment Grade en euros à son homologue en dollars, que nous trouvons cher par rapport à ses niveaux historiques, notamment en raison de perspectives de taux moins favorables.

Sur le segment des dettes subordonnées, pour la première fois depuis deux ans, le rendement moyen des AT1 CoCos revient au niveau de celui du High Yield libellé en euros, marquant la fin d’une période de décote historique et la fin des stigmates de la chute de Credit Suisse. L’embellie actuelle a pu s’accélérer avec les répits obtenus par la banque régionale américaine New York Community Bancorp et par la banque allemande Deutsche Pfandbriefbank, qui ont rassuré les marchés en voyant les risques de résolution bancaire s’éloigner pour un bon moment. Le marché primaire bat son plein sur tous les gisements de dettes subordonnées avec des coupons entre 5% et 9%, démontrant l’attractivité du segment pour les investisseurs. Nous préférons les émissions libellées en euros et avec des coupons supérieurs à 5%, afin de privilégier le portage.

Sur le segment du crédit High Yield, le risque spécifique reste très présent, comme en témoignent les actualités sur une société de recouvrement de créances, ou encore sur un opérateur de télécommunications. Cependant, cela ne semble pas déstabiliser le marché, qui continue de bénéficier d’une demande toujours forte face à une offre de papier relativement limitée. Les fondamentaux, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, restent bons.  Ils sont notamment portés par une bonne tenue de l’économie mondiale ainsi que par la baisse des besoins de refinancement à court-moyen terme. En effet, la reprise du marché primaire ainsi que l’émergence d’acteurs alternatifs, comme la dette privée, ont permis aux entreprises de se refinancer. Pour des raisons de valorisation, nous préférons les obligations High Yield européennes et américaines par rapport aux obligations High Yield des pays émergents.

En conclusion, les facteurs techniques devraient continuer à soutenir la classe d’actif. Cependant les valorisations déjà serrées nous poussent à adopter un positionnement neutre pour le mois d’avril.

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