La Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa politique monétaire de la main tendue et abaisse son taux directeur à 2,75%. Il s'agit de la cinquième baisse consécutive du taux d'intérêt. La confiance croissante dans le fait que le taux d'inflation évolue vers l'objectif d'inflation lui donne la marge de manœuvre nécessaire. Une hypothèse essentielle à cet égard est que la croissance des salaires continue de s'affaiblir afin de parvenir à un recul de l'inflation des services. Les risques pour la conjoncture restent orientés à la baisse. L'évaluation de la situation conjoncturelle actuelle était toutefois encore plus préoccupante que lors de la dernière conférence de presse en décembre.
La politique monétaire de la BCE reste restrictive, ce qui a de nouveau soulevé la question de la poursuite de la trajectoire des taux d'intérêt au cours des prochains mois. Selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde, il est toutefois encore trop tôt pour discuter d'un «taux terminal». La banque centrale continue de se concentrer sur les prochaines projections de mars ainsi que sur deux autres points de données importants concernant l'évolution de l'inflation en janvier et février.
Compte tenu de la forte incertitude politique, la BCE reste dépendante des données et prendra ses décisions réunion après réunion. Néanmoins, la BCE a aujourd'hui ouvert un peu plus la porte à de nouvelles baisses de taux. A l'avenir, le thème de l'«économie paralysée» jouera probablement un rôle encore plus important, car dernièrement, l'économie des pays centraux s'est contractée, à l'exception de l'Espagne. Nous pensons que d'autres baisses de taux sont dans le pipeline. Atteindre un taux d'intérêt neutre de 2,0% en juin 2025 pourrait être un objectif intermédiaire important.