Après plusieurs décennies de numérisation, le déploiement généralisé de l’intelligence artificielle (IA) amène une nouvelle révolution dans le secteur des services et les entreprises participant à la chaîne de valeur de l’IA sont appelées à en tirer parti.
La numérisation de plus en plus marquée de notre monde dépendait déjà de deux technologies cruciales: le «big data» et le «cloud computing». Aujourd’hui, une troisième technologie modifie les perspectives: l’intelligence artificielle (IA) accélère toutes les tendances de numérisation. A mesure de l’intégration des technologies d’IA dans les différents secteurs économiques, les entreprises qui participent à la chaîne de valeur de l’IA et sont à la pointe de la diffusion de ces technologies ont le vent en poupe.
En quoi l’IA change-t-elle la donne? L’IA exploite de grands ensembles de données et applique des algorithmes afin d’identifier des relations sous-jacentes susceptibles de créer de nouvelles connexions ou d’en améliorer les résultats. Ces technologies ont de nombreuses applications: amélioration des réponses apportées aux événements imprévisibles comme les catastrophes naturelles, détection des fraudes financières, analyse des systèmes de santé et reconnaissance d’image, ou encore sécurité et commerce électronique ciblé. L’adoption de l’IA optimise les modèles d’affaires, renforce l’efficience opérationnelle et favorise la différenciation stratégique entre les secteurs et les entreprises. Selon Grand View Research, un cabinet de veille de marché, le marché mondial de l’IA, qui inclut les logiciels, le matériel et les services, affichera un taux de croissance annuel composé de 36,6% sur six ans, pour atteindre 1’800 milliards de dollars dès 2030.
Les semi-conducteurs étayent l’infrastructure de l’IA, et bien plus encore.
L’intégration de l’IA dans les activités économiques crée une nouvelle chaîne de valeur, qui s’étend du secteur des semi-conducteurs à ses nombreuses autres applications prometteuses, tout en renforçant les tendances existantes de création, de calcul et de stockage de données. A mesure qu’elle se généralise et que ses applications deviennent quasiment universelles, l’IA exige une plus grande puissance de calcul pour entraîner des modèles à grande échelle qui ne sont disponibles que par l’intermédiaire des semi-conducteurs les plus sophistiqués.
Les semi-conducteurs font donc partie de l’infrastructure sous- jacente fondamentale de l’IA. Ils sont essentiels à un large éventail de systèmes électroniques, allant des marchés technologiques finaux tels que les centres de données, les ordinateurs et les smartphones, aux applications automobiles, aux équipements industriels (énergie renouvelable et automatisation des processus de fabrication) ou encore à la santé. En tant qu’opportunité d’investissement en actions, le secteur des semi-conducteurs est intrinsèquement cyclique, avec une demande fortement corrélée au produit intérieur brut (PIB) mondial, même si les besoins en numérisation et en décarbonation créent des moteurs de croissance structurels.
Dans un monde géopolitique fracturé, l’importance des semi-conducteurs dans tous les pans de l’économie en fait une priorité stratégique pour les gouvernements. Dans cette optique, de nombreux pays mettent en place des mesures incitatives visant à persuader les entreprises de fabriquer leurs semi-conducteurs sur le territoire national ou dressent des barrières pour empêcher les concurrents stratégiques de développer les technologies.
Des cycles d’innovation rapides créeront de nouveaux cas d’utilisation dans de nombreux secteurs, grâce à des solutions sur mesure.
Selon PwC, l’IA pourrait globalement contribuer à hauteur de 15’700 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030, dopant ainsi le PIB de la Chine de 26% et celui de l’Amérique du Nord de 14,5%.
Dans le secteur technologique, nombreuses sont les entreprises susceptibles de bénéficier de cette tendance. Elles relèvent logiquement pour la plupart de l’infrastructure du cloud, des logiciels d’entreprise et de consommation, de la cybersécurité et de la réalité virtuelle ou augmentée. De nombreux autres secteurs, allant des services financiers au commerce de détail et au marketing offrent des opportunités d’investissement prometteuses.
L’IA nous accompagne déjà depuis plusieurs années, mais nous sommes aujourd’hui à l’aube d’un point d’inflexion majeur, les différentes conditions préalables étant renforcées par les infrastructures de plus en plus nombreuses autour des centres de données. Nous en voulons pour preuve la forte progression des semi-conducteurs conçus pour soutenir l’architecture de l’IA. Nous voyons ces dépenses relatives à l’infrastructure se répercuter sur les appareils connectés aux réseaux et générant les plus gros volumes de données. Des cycles d’innovation rapides créeront de nouveaux cas d’utilisation dans de nombreux secteurs, grâce à des solutions sur mesure fondées sur un savoir-faire industriel unique et des données propriétaires. Ainsi, de nombreuses opportunités s’offrent aux investisseurs qui souhaitent tirer parti d’une exposition aux entreprises bien positionnées dans la chaîne de valeur de l’IA. Quid de l’après l’IA? Le prochain catalyseur apparaîtra probablement avec l’avènement de l’informatique quantique, un thème d’investissement qui n’en est qu’à ses débuts.