En ce début d’année où l’optimisme refait surface sur les marchés, la réouverture de la Chine est une opportunité pour les investisseurs qui avaient des doutes sur la croissance. Beaucoup d’incertitudes demeurent quant à la capacité de résilience de l’économie mondiale après la hausse des taux directeurs l’année dernière. Mais la demande latente en Chine, après les confinements à répétition au cours des dernières années, devrait être un relais de croissance significatif au niveau mondial. Ceci intervient alors que les Etats-Unis et l’Europe ralentissent mais résistent mieux que prévu il y a quelques mois.

A l’instar des pays développés lors de la réouverture des économies post-Covid, les données sur l’excès d’épargne des ménages chinois suggèrent un énorme potentiel de rebond de la consommation. Et les comportements des consommateurs occidentaux après la réouverture de leur économie laissent peu de doutes sur le fait que ce potentiel devrait se matérialiser par une forte demande au cours des prochains trimestres. Par ailleurs, les données de mobilité disponibles en ce début d’année montrent que les perturbations associées à la hausse des contaminations à la Covid semblent relativement limitées.

Quelles sont les opportunités d’investissement associées à ce retour à la normale en Chine? Tout d’abord le rebond de la consommation devrait soutenir la demande pour les entreprises occidentales exposées à la Chine. Le secteur du luxe et des métaux et mines au sein des marchés actions européens sont les plus exposés à la Chine en termes de revenus. Et si ce dernier est plutôt sensible au secteur de la construction, qui devrait rester moribond malgré le probable rebond des transactions immobilières, le secteur du luxe européen est quant à lui directement exposé au consommateur chinois. Des valeurs suisses comme Swatch Group ou Richemont génèrent une part très significative de leurs revenus en Chine (près de 40% et 30%, respectivement).

Une autre option est de s’exposer au marché local à travers le CSI 500 ou le CSI 1000. Ces indices actions permettent une exposition plus domestique et donc beaucoup plus «économie réelle» que le HSCEI (Hang Seng China Entreprises Index) ou le MSCI Chine, qui ont une forte pondération sur le secteur financier et la technologie. Ces derniers sont plus sensibles à l’appétit pour le risque des investisseurs internationaux et à la perception du risque règlementaire. Le CSI 500 ou le CSI 1000, beaucoup plus biaisés vers les petites et moyennes entreprises, se sont montrés bien moins volatils que le HSCEI ces derniers mois. Et si l’accès au marché pouvait être une contrainte il y a quelques années, c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. Enfin, compte tenu de contraintes règlementaires qui pèsent sur le marché chinois, il y a des facteurs techniques tel que l’inversion de la courbe des futures, qui permettent de proposer des structures à capital garanti tout en bénéficiant pleinement du potentiel de hausse du CSI 1000.

Pour conclure, alors que la nouvelle année commence en Chine, le signe du lapin associé à l’élément d’eau est de bon augure. Dans la culture chinoise, le signe du Lapin est rattaché à la longévité, la paix et la réussite. Il est associé à l'élément d'eau qui symbolise la capacité d'adaptation et la richesse. Chaque début d’année est porteur de son lot d’incertitudes de façon récurrente. Mais les développements de ces dernières semaines sur le front de la désinflation aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Europe, et de la réouverture en Chine devraient être porteurs et permettre aux marchés financiers de retrouver la sérénité.