Depuis les années 1970, les catastrophes naturelles ne cessent de se multiplier. Sur l'année 2021, les désastres dus au réchauffement climatique ont entrainé 145'000 milliards de dollars de pertes uniquement aux Etats-Unis. Selon J.P. Morgan AM, les prix des actifs n’ont pas encore intégré ces phénomènes destructeurs de valeur. «Les flux d’argent dans les solutions climatiques élèveront les valorisations des actions vertes», estime la responsable mondiale de l'investissement durable Jennifer Wu lors d’une conférence de presse tenue en février sur l’investissement responsable. En 2021, 34% des grandes sociétés mondiales se sont engagées pour le net zéro qui est le programme de neutralité carbone d’ici 2050, ce qui représente 57'000 milliards d’actifs gérés. Place à l’action en 2022.

Selon une étude publiée en 2021*, le réchauffement de la planète est responsable de 11 à 16% de la perte de la biodiversité et 20% des émissions globales ont contribué à la déforestation.  «Les réglementations visant à protéger la biodiversité vont créer des gagnants et des perdants dans les secteurs qui en dépendent et la gestion forestière est une nouvelle classe d’actifs permettant de mitiger le changement climatique», anticipe Jennifer Wu qui a récemment lancé un fonds conforme à l’Article 9 du règlement sur la publication d’information en matière de durabilité (SFDR) de la Commission européenne.   

De l’avis de la spécialiste, les petites et moyennes capitalisations qui fournissent les multinationales sont plus habiles pour réaliser la transition. Ces pépites ne sont pas limitées à certains secteurs d’activité ; «la clef est la recherche d’innovation», souligne Jennifer Wu qui estime que les sociétés qui concentrent leurs ressources sur les solutions climatiques bénéficieront du Momentum net zéro en place depuis quelques années.

Elle se réfère notamment aux acteurs qui développent de l’énergie propre tout au long de la chaine de production, comme la société française Schneider Electric qui est un fournisseur d’énergie de solutions numériques permettront l’électrification de l’économie. Ainsi qu’au secteur de la construction durable qui comprend des entreprises capables d’optimiser l’utilisation de l’énergie et des matériaux. Jennifer Wu apprécie tout particulièrement la société hollandaise Signify issue du spin-off avec Philips, qui fabrique des lampes électriques et des luminaires pour les consommateurs, les professionnels et l'internet des choses. Citant les modes de transport durables (automobile, rail, ou avion), elle relève que General Motors, malgré son une image pas «très verte», se recentre sur la fabrication de moteurs hybrides.

L’alimentation durable est devenue une thématique incontournable. Jennifer Wu recherche des sociétés qui investissent afin de réduire l’empreinte carbone de l’agriculture comme Tetra-Tech, une société californienne qui fournit des services de conseil, d'ingénierie et de gestion des ressources et de l'énergie afin d’améliorer les récoltes. Enfin, l’économie circulaire est de nouveau à la mode. Certaines sociétés visent à développer des technologies afin de réduire le gaspillage telles que la norvégienne Tomra qui se distingue pour la diversité de ses activités: du recyclage de la nourriture et des boissons à sa technologie pour la gestion des productions minières.

Du côté des obligations, le marché des green bonds continuera de se développer mais avec, cette année, un regard plus insistant sur la qualité des émissions. «L’implémentation du green bond standard en Europe est une clé pour assurer l’intégrité et le contrôle du marché vert», s’enthousiasme Jennifer Wu. Les opportunités de titres durables ne se limitent pas au vert car la couleur bleue englobe les émissions liées à une activité marine responsable.