Envisager une diversification au profit des actifs non cotés

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les liquidités et les obligations les plus sûres devraient générer un rendement réel négatif dans un avenir proche.

Des derniers jours, un certain nombre de banques centrales ont réuni leur comité de politique monétaire. Ces séances donnent un certain nombre d’indications pour les investisseurs.

Ainsi, la Réserve fédérale américaine a annoncé que ses taux d'intérêt resteraient quasiment nuls jusqu'à ce que l'inflation atteigne effectivement les 2%. Par ailleurs, la Banque du Japon et la Banque d'Angleterre ont réitéré leur détermination à maintenir une politique accommodante.

Alors que les taux directeurs sont nuls, voire négatifs, et que les banques centrales sont probablement disposées à tolérer une inflation un peu plus forte, les liquidités et les obligations les plus sûres devraient générer un rendement réel négatif dans un avenir proche.  

Liquidités: aussi peu que nécessaire

Par conséquent, les investisseurs doivent conserver uniquement les liquidités dont ils ont besoin et faire fructifier le reste de leurs avoirs. Compte tenu de la faiblesse des taux d'intérêt, ils devront sans doute investir dans les obligations et les actions, qui sont des actifs plus risqués.

Même si les actifs alternatifs peuvent s'avérer plus volatils, l'ajout d'investissements tels que le private equity peut constituer un bon moyen d'améliorer le rendement et la diversification d'un portefeuille.

Les atouts du private equity

L'exposition aux actifs non cotés présente en effet de plus en plus d'avantages. La performance des actifs traditionnels s'annonce plus modeste que lors de la dernière décennie. En revanche, les actifs non cotés peuvent être un bon moyen d'améliorer la performance d'un portefeuille.

L'éventail d'opportunités est vaste pour les gérants capables de créer
de la valeur opérationnelle au moyen de l'intégration d'entreprises.

Cette classe d'actifs génère habituellement des rendements plus élevés que les actifs cotés en Bourse en raison d'une prime d'illiquidité comprise entre 1 et 3 points de pourcentage par an, en plus du potentiel d'alpha supplémentaire.

Le private equity est également un bon vecteur de différenciation d'un portefeuille car s'il s'agit d'actions qui ne sont pas cotées en Bourse. Il permet d'investir dans des entreprises plus petites ou créées récemment, de s'impliquer plus activement en tant qu'actionnaire et présente une volatilité moins marquée que les actions cotées.  

Un moment opportun

Dans ces conditions, le moment est probablement bien choisi pour renforcer l'exposition aux actifs non cotés. Les meilleurs millésimes pour les sociétés de private equity coïncident avec les années où les actions cotées ont enregistré de sévères corrections, comme ce fut le cas par exemple en 2001 et en 2008. Dès lors, la crise du Covid-19 pourrait également constituer un point d'entrée attrayant aux investisseurs de long terme qui cherchent à accroître leur exposition aux actifs non cotés.  

A l'heure actuelle, on peut déceler de belles opportunités dans plusieurs catégories de fonds non cotés:  

  • Les secteurs d'activité qui profitent de la pandémie: les fonds non cotés peuvent permettre aux investisseurs de s'exposer aux entreprises qui, dans des domaines tels que les technologies de santé, les biotechnologies, l'apprentissage en ligne et la livraison de repas, ont profité de la crise du Covid-19. Il est parfois difficile de s'exposer directement à de telles entreprises sur les marchés organisés.  
  • Stratégies «distressed»: elles consistent généralement à acheter à bon compte les obligations ou les actions d'émetteurs en grande difficulté afin de les revendre ensuite avec une plus-value à la clé. La pandémie du Covid-19 a eu de graves répercussions économiques qui ont entraîné un manque à gagner pour les entreprises qui, pour certaines, risquent de fermer leurs portes.

Compte tenu de cette situation et du volume d'émissions record d'obligations spéculatives ces dix dernières années, de nombreux émetteurs cotés en Bourse ou non risquent de se retrouver sous tension, en grande difficulté, voire en cessation de paiements dans les trimestres à venir.  

  • Création de valeur: l'éventail d'opportunités est à l'heure actuelle également vaste pour les gérants capables de créer de la valeur opérationnelle au moyen de l'intégration d'entreprises, de cessions, d'une réduction des coûts et du lancement d'initiatives favorisant un retour à la croissance, autant de stratégies susceptibles de permettre aux entreprises de surmonter les obstacles liés à la pandémie et de se préparer à la reprise future.  

Par conséquent, les investisseurs pouvant tolérer une certaine illiquidité d'une partie de leur portefeuille feraient bien d'envisager une exposition aux actifs non cotés. En outre, avec la multiplication des fonds de private equity s'adressant à des investisseurs plus ou moins fortunés, l'accès à cette classe d'actifs s'en trouve facilité. 

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