Les sociétés en mains familiales représenteraient 80% du PIB helvétique, selon une étude de PwC.
On ne le sait peut-être pas mais les entreprises familiales sont le type d’entreprises le plus répandu au monde. On estime en effet que 70% de la production économique mondiale serait générée par ces dernières. En Suisse, il y aurait, plus qu’ailleurs, une persistance de ce modèle de capitalisme familial, puisque selon une étude de PwC, près de 9 sociétés du pays sur 10 seraient toujours en mains familiales et elles représenteraient 80% du PIB helvétique.
S’il y a eu des périodes durant lesquelles ce type d’entreprises a été regardé avec un certain dédain, car elles correspondaient pour un certain nombre à un modèle économique révolu et perçu comme peu dynamique, la crise de 2008 leur a redonné leurs lettres de noblesse. En effet, la période de récession qu’a connue l’économie mondiale il y a 12 ans maintenant, a permis de mettre en lumière un certain nombre de leurs caractéristiques et de transformer leur prudence en vertu. Si dans les périodes d’euphorie, les qualités que l’on prête aux entreprises familiales (penser en termes de génération et non en termes de semaines, privilégier les relations de long terme avec leurs différentes parties prenantes, investir dans l’entreprise plutôt que de proposer systématiquement des programmes de rachats d’actions, avoir un bilan sain et ne pas se concentrer uniquement sur son optimisation) paraissent un peu pâles, la perception change dès que les nuages s’amoncellent et l’on se souvient alors du fameux adage «rien ne sert de courir il faut partir à point».
cotées en bourse est exceptionnelle.
Dans la crise actuelle, les qualités propres à ce type bien particulier de sociétés, cotées mais encore significativement en mains familiales, résonnent avec un écho particulier. On loue à nouveau ces sociétés peu endettées, pour qui la liquidité n’est pas un problème; on apprécie celles qui peuvent continuer d’investir dans l’innovation, même si les revenus sont momentanément au point mort et on félicite celles qui ne sont pas obligées de licencier, même si cela signifie sacrifier momentanément un peu de profitabilité.
La multitude d’études académiques qui existent sur le sujet pointent aussi les caractéristiques qui leur permettent non seulement de générer une croissance du chiffre d’affaires plus importante que celles qui n’ont plus d’actionnaire de référence, mais aussi une rentabilité et un Free Cash-flow supérieurs. Ceci se traduit, par une surperformance au niveau boursier par rapport à l’ensemble du marché et ce, dans n’importe quelle région du monde.
On se demande dès lors pourquoi ce critère n’est pas plus souvent mis en avant lorsqu’on considère un futur investissement.
D’autant plus que la longévité des entreprises familiales suisses cotées en bourse est exceptionnelle. Elles auraient, en moyenne, un historique de 88 ans et même de plus de 150 ans pour ce qui est des sociétés industrielles. Elles ont donc traversé plusieurs générations et surmonté de nombreuses crises. Dans le contexte actuel, elles me paraissent plus que jamais constituer un investissement de choix pour celui ou celle qui cherche à investir dans des entreprises solides, peu endettées, innovantes et qui ont une vision qui dépasse le prochain trimestre. De plus, l’alignement des intérêts des actionnaires, de l’entreprise et de ses différentes parties prenantes s’avère encore plus crucial dans les périodes chahutées pour pouvoir mener à bien une stratégie gagnante.