«The big chill»

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

2 minutes de lecture

La Fed fait trembler les marchés. Les tensions géopolitiques dopent la volatilité. En matière de bénéfices, les marchés font le tri.

La Réserve fédérale américaine est restée au centre de l’attention la semaine dernière: son président, Jerome Powell, a annoncé un premier relèvement des taux d'intérêt en mars, sans exclure une série de hausses successives par la suite. Les marchés ont notamment remarqué qu’il n'avait pas formellement écarté l’hypothèse de hausses des taux de l’ordre de 50 points de base. Sur une note plus positive, l’Indice du coût de l'emploi aux Etats-Unis a moins augmenté que prévu au quatrième trimestre 2021. Mais les salaires du secteur privé affichent toujours une hausse proche de 5% en rythme annuel, ce qui devrait maintenir la Fed en alerte. Ce contexte a poussé les taux des emprunts d'Etat à la hausse, les investisseurs intégrant la possibilité d'un resserrement monétaire plus important qu’anticipé. Le dollar s'est par ailleurs renforcé, ce qui pénalise les économies émergentes. Nous restons prudents face aux marchés émergents à ce stade.

En parallèle, les tensions géopolitiques demeurent importantes. La Russie a jugé la réponse écrite des Etats-Unis concernant la situation en Ukraine «inadéquate», ce qui a renforcé les primes de risque et les cours des matières premières. Le prix du pétrole WTI a ainsi atteint son plus haut niveau en cinq ans. De son côté, la Chine a indiqué que les acteurs publics du marché immobilier achèteraient les actifs des promoteurs en difficulté, cette gestion de la situation visant en priorité à éviter tout plongeon des prix immobiliers susceptible de peser sur la confiance des consommateurs. Reste à savoir si les indices actions de Chine continentale sont proches de leurs points bas. En effet, il n'est pas certain que la correction ait atteint un plancher, car les investisseurs sont désormais moins enclins à profiter des mouvements de baisse pour prendre position. Les récents événements ont renforcé notre opinion selon laquelle les investisseurs devraient utiliser la volatilité pour gérer leur exposition aux actions. La réélection du président Sergio Mattarella est favorable aux actifs italiens, car elle permet à Mario Draghi de terminer son mandat de Premier ministre. Nous sommes positifs face aux actions de la zone euro.

La saison des résultats du quatrième trimestre 2021, globalement en ligne avec les moyennes historiques, a cependant vu un certain nombre d’entreprises dépasser les attentes du marché. Par rapport aux trimestres précédents, les investisseurs ont moins récompensé les entreprises ayant battu les estimations des analystes, tout en punissant davantage celles qui avaient déçu. L'exception notable à cette règle a été Apple, dont le chiffre d’affaires record a été très bien accueilli. Au cours de la semaine à venir, l'attention se portera sur d'autres réunions des autorités monétaires, notamment celle de la Banque d'Angleterre. La banque centrale britannique devrait relever ses taux et confirmer ses projets de resserrement quantitatif. Pour sa part, la Banque centrale européenne devrait maintenir sa politique inchangée, tout en soulignant l’existence de risques inflationnistes. Les chiffres de l’inflation en zone euro pour le mois de janvier seront plus élevés que d'habitude, en raison des effets de base d’une baisse temporaire de la TVA allemande l’année dernière, mais le diable sera dans les détails. Nous vous souhaitons un bon Nouvel An lunaire et une excellente année du Tigre, qui symbolise la bravoure, la confiance, mais aussi l'imprévisibilité.

A lire aussi...