Des signes négatifs et le besoin d’une croissance verte

AXA Investment Managers

2 minutes de lecture

Chris Iggo voit un détournement possible de la Réserve fédérale au niveau des investissements dans les marchés financiers primaires et secondaires.

Dans l’analyse suivante, Chris Iggo, CIO AXA Investment Managers Core Investments nous révèle si les récentes mesures destinées à combattre la pandémie ont une influence négative sur la confiance placée dans la reprise. Il voit un détournement possible de la Réserve fédérale au niveau des investissements dans les marchés financiers primaires et secondaires, et pour gérer les dettes actuelles, il faut selon lui une croissance économique significative, centrée sur une croissance «verte»:

Confinement au lieu d’un espoir cyclique

«Il semble que les marchés aimeraient continuer à suivre des lueurs d’espoir cycliques, comme après les élections aux Etats-Unis et les premières annonces de l’introduction imminente de vaccins. Maintenant, ils doivent de nouveau s’immobiliser et attendre. Les économies nationales des pays occidentaux subissent de nouveau la seule mesure prise actuellement contre la propagation de la Covid-19 – les confinements. Certes, les acteurs du marché continuent à croire à une reprise. Mais d’un point de vue général, la société souffre des dix derniers mois. C’est pourquoi, les investisseurs doivent continuer à faire confiance aux politiciens dont ils attendent qu’ils soutiennent l’économie, ainsi qu’à la science et à la technologie en espérant qu’elles ouvriront la voie à un futur avec une population en meilleure santé et une augmentation de l’efficience.»

Signal négatif du ministère des finances des Etats-Unis

«Il est vrai qu’au regard des dettes, le soutien apporté par une politique fiscale continue à présenter un certain avantage, mais il arrivera un moment où ces dettes constitueront un véritable problème. Soit les banques centrales continueront à endiguer les taux d’intérêt et la volatilité – les taux d’intérêt resteront alors bas, tout en pouvant être légèrement positifs, soit on assistera à un décalage, avec au final un retournement progressif de la politique monétaire. Dans ce cas, les taux d’intérêt pourraient être négatifs. Les craintes qui découlent de ce processus, ne concernent pas uniquement les obligations souveraines. C’est pourquoi, les investisseurs pourraient observer avec inquiétude les mesures annoncées récemment par le ministère des finances des Etats-Unis, à savoir mettre fin à certaines facilités de prêt en cas d’urgence. Ceci ne devrait se traduire que par une petite valeur négative pour l’attribution de crédits aux Etats-Unis. Mais la réponse de la Réserve fédérale adressée au ministère des finances indique que la banque centrale interprète cette mesure comme un signal négatif.»

Sur le long terme, il faut une croissance verte

«Sur le long terme, nous avons besoin d’une croissance économique pour faire face aux dettes. Vu les défis du réchauffement climatique, il est essentiel qu’une partie de cette croissance soit réalisée avec des investissements dans la transition énergétique et la réduction des risques et coûts issus du changement climatique. Les fonds publics doivent compléter les investissements privés afin de subventionner les frais de transition. Bien que les plans concernant la gestion durable annoncés actuellement en Grande-Bretagne soient en grande partie raisonnables, ils pourraient contribuer à accélérer la transition énergétique dans le monde entier s’ils étaient associés à des politiques plus centrées sur l’environnement aux Etats-Unis, en Europe et en Chine. Du point de vue économique, le renoncement plus rapide aux combustibles fossiles et le recours à une approche globale pour déterminer le prix du charbon rendraient les sources d’énergie alternatives plus attrayantes. Même dans les secteurs comme le tourisme, le transport aérien et maritime ainsi que pour certains processus industriels comme la production sidérurgique, la réduction de la consommation de charbon deviendrait plus réaliste. Ceci pourrait créer de nombreuses possibilités d’investissement dans lesquelles l’Europe pourrait jouer un rôle dominant. Beaucoup d’entreprises, comme par exemple les technologies de l’hydrogène vert, sont issues du secteur des matériaux et de l’industrie européen. La révolution verte jouera un rôle décisif dans la performance sur le long terme des actions européennes et d’un point de vue plus général, des actions cycliques.»

A lire aussi...