D’autres atouts que les banques

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Un scénario de risque à moyen terme résulterait de la combinaison d’un faible élan de la construction, d’une mutation du secteur bancaire et d’incertitudes récurrentes en Europe.

©Keystone

Le choc sur la place financière a considérablement fait grandir l’incertitude quant aux perspectives conjoncturelles. Après une première évaluation, nous renonçons pour l’instant à abaisser notre prévision de croissance à court terme. La reprise forcée de Credit Suisse par sa rivale UBS a permis de garantir à tout moment le bon fonctionnement de la place financière.

La signification des (grandes) banques pour la Suisse est souvent surestimée. En soi, elles ne représentent que 5% de la création de valeur nette de l’économie helvète. Tous emplois confondus, hors agriculture, le secteur bancaire n’en pourvoit que 2%. Si l’émergence d’un leader du marché surpuissant devait limiter durablement la concurrence, cela pourrait causer à moyen terme des problèmes comme des coûts de financement trop élevés, précisément pour les entreprises actives à l’international, et un défaut de puissance d’innovation dans le secteur financier.

La concurrence fait rage dans l’octroi de crédit et la gestion de fortune en Suisse, et le personnel qualifié reste recherché.

En revanche, la concurrence fait rage dans l’octroi de crédit et la gestion de fortune en Suisse, et le personnel qualifié reste recherché. Un scénario de risque à moyen terme résulterait de la combinaison d’un faible élan de la construction, d’une mutation du secteur bancaire et d’incertitudes récurrentes par rapport à l’Europe. Ces trois facteurs et une hausse préalable des taux ont causé, voilà 30 ans, une longue phase de faible croissance.

Actions: premières fissures

Suisse

  • Le marché suisse a cédé 1,0% en mars, et signe +2,8% depuis le début d’année.
  • La tension dans le secteur bancaire née de la fusion d’UBS et de Credit Suisse, et les trois poids lourds de l’indice à la peine ont pesé.
  • Le marché suisse des actions est le plus cher, derrière l’américain.

Zone euro

  • En mars, le marché européen a sous-performé l’américain, réalisant -2,6% et +8,6% depuis début 2023.
  • La tension dans le secteur bancaire a clairement pesé sur sa performance (–12%).
  • Le marché européen profite d’une valorisation bien inférieure.

Etats-Unis

  • Le marché a cédé 0,1% en mars, et sa performance depuis janvier 2023 est de +3,9% (données de la colonne au 28 mars, indices MSCI). Les grands titres technologiques ont favorisé la performance alors que le secteur bancaire a pesé.
  • Le marché américain des actions a très bien résisté vu la tension dans le système bancaire et la faillite de deux banques régionales. Le sous-indice des banques régionales a cédé 26% en mars.
  • La valorisation reste supérieure aux moyennes historiques. Nous continuons de privilégier d’autres marchés.

Marchés émergents

  • Nouveau mois médiocre en mars, avec une performance de –0,9%; le gain depuis début 2023 est anecdotique (+1,8%), en retard sur les autres marchés des actions. La réouverture de la Chine et la fin du cycle de relèvement n’ont pas eu d’effet positif visible jusqu’ici.
  • La valorisation des marchés émergents est intéressante, en termes relatifs et absolus.

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