Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Investisseurs, prudence! La performance du Nikkei est à la traîne des marchés occidentaux, malgré ses records depuis 30 ans, et le potentiel économique du pays est limité.

La bourse japonaise en liesse. Après l’effondrement économique en raison de la pandémie, une lueur d’espoir se dessine à l’horizon du pays du soleil levant, qui voit son PIB grimper plus fortement que prévu au quatrième trimestre 2020, avec 3%, principalement soutenu par la hausse des exportations. Or, bien que la troisième économie mondiale accuse un ralentissement de plus en plus prononcé de sa reprise conjoncturelle, cela n’a pas gâché la fête à la Bourse de Tokyo: en effet, les investisseurs restent optimistes quant à un retour prochain à la normalité économique et sociale. Ainsi, le Nikkei a refranchi la barre des 30’000 points en début de semaine, pour la première fois depuis 1990, et enregistré une hausse de plus de 9%, corrigés des effets de monnaie, battant tant le SMI (+1,2%) que le S&P 500 (+6,8%). Nous ne recommandons d’investir dans les actions japonaises que sous certaines conditions, cependant. D’une part, en raison de leur performance modeste sur une comparaison à long terme. En effet, le Nikkei (+107%) a nettement sous-performé le marché des actions américain (+185%) ces dix dernières années. Tout investisseur ayant placé son argent dans l’indice japonais au tournant du millénaire aurait même enregistré une performance négative de plus de 10% à ce jour, contrairement à une hausse de 18%, s’il avait investi dans le marché des actions mondial, mesuré à l’indice MSCI World. L’écart se creuse davantage par rapport aux indices suisse et américain (SMI: +49%, S&P 500: +61%). D’autre part, le potentiel de croissance du Japon est limité aux niveaux industriel et démographique. Ainsi, l’âge moyen de la population est plus élevé que nulle part ailleurs dans le monde, avec 48,4 ans - contre 42,6 ans en Suisse.

Un choix onéreux en termes d’acquisition. Dans l’armoire de presque tout un chacun, on retrouvera certainement un pantalon de jogging Adidas, ou une paire de chaussures de sport signée Reebok. Nombreux ignoreront toutefois que cette marque est une filiale d’Adidas, et sa plus grosse erreur d’acquisition, qui lui avait coûté 3 milliards d’euros en 2006, sans jamais se rentabiliser. En effet Reebok a perdu un tiers de son chiffre d’affaires jusqu’en 2018, contre une hausse de 160% côté Adidas. La société mère bavaroise en tire un trait et décide de vendre Reebok. L’action d’Adidas a fait un net bond mardi suite à cette nouvelle, mais affichait tout de même une perte de cours de 0,8%, le DAX perdant environ 0,3%.

Les gagnants et les perdants. Dans l’ensemble, les chiffres des entreprises n’ont pas vraiment donné lieu à des surprises jusqu’ici pour l’année écoulée. Les entreprises non cycliques ont plutôt bien surmonté la crise, les industries sensibles à la conjoncture, en revanche, subi des pertes, à l’image des chiffres de cette semaine. Ainsi, le chiffre d’affaires de Schindler a baissé de 5% par rapport à l’exercice précédent. Nestlé a, comme prévu, annoncé des résultats réjouissants,qui affichent une hausse de 3,6% grâce à la force du commerce en ligne et de détail. Le dividende augmente en conséquence, passant de 2,70 francs à 2,75 francs. Swiss Re, un autre poids lourd du SMI, publiera ses chiffres ce vendredi, mais risque de devoirannoncer des pertes, notamment en raison de provisions élevées pour des dommages causés par le coronavirus. Une annulation des JO de Tokyo pourrait coûter plus de 3 milliards de dollars US. Les actionnaires devraient néanmoins pouvoir obtenir une distribution copieuse et s’attendre à un rendement sur dividende d’environ 7%, soit plus du double que la moyenne du SMI.

Graphique de la semaine

Depuis mai 2019, le prix du baril de pétrole brut Brent de la mer du Nord a plafonné à un peu plus de 63 dollars, ce qui s’explique notamment par l’espoir que les vaccinations permettent d’endiguer la pandémie en cours d’année pour relancer l’économie mondiale et que dans l’attente, les pays exportateurs de pétrole s’efforcent de contenir l’offre de cet «or noir».

GROS PLAN

Le félin, électrique. Jadis, le Français Thierry Bolloré était à la tête de Renault. Depuis l’automne dernier, il dirige Jaguar, la célèbre marque de renom, et vise grand: en effet, tous leurs véhicules auront des moteurs électriques dès 2025. On verra bien si le félin pourra inquiéter Tesla avec son rugissement silencieux.

LE PROGRAMME

Un an de coronavirus en Suisse. Le 25 février prochain, la Suisse fêtera le premier anniversaire du premier cas confirmé de coronavirus au Tessin.

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