Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La saison de publication des résultats a bien démarré. Jusqu’ici, de nombreuses entreprises ont dépassé les attentes. La prudence reste toutefois de mise. Les carnets de commande se remplissent plus lentement et les perspectives s’assombrissent, sauf en Chine.

Les investisseurs semblent détendus. Le Swiss Market Index (SMI) n’a guère évolué la semaine dernière. Les investisseurs semblent être totalement détendus en ce moment: la volatilité du SMI oscille en effet aux alentours des valeurs les plus faibles depuis novembre 2021. Les chiffres trimestriels affichent quant à eux une image mitigée. Le chiffre d’affaires du fournisseur de matériaux de construction Sika a ainsi baissé de 3% au cours des trois premiers mois en raison de l’évolution des monnaies. L’entreprise maintient toutefois ses prévisions annuelles, dont une amélioration de la marge. Le fabricant d’ascenseurs Schindler a certes dépassé les attentes du marché avec son résultat du premier trimestre, mais se trouve à la traîne concernant ses nouvelles commandes. Il en est de même pour le fabricant de composants Phoenix Mecano, qui a enregistré, lui aussi, un recul des nouvelles commandes. La pharmacie en ligne Zur Rose a vu son chiffre d’affaires baisser au premier trimestre par rapport à l’exercice précédent, mais elle maintient toutefois ses prévisions annuelles. Les actions du gérant de fortune GAM, qui a beaucoup souffert, étaient demandées cette semaine en raison de l’intérêt de l’asset manager britannique Liontrust pour un rachat. Le groupe industriel Cicor a quant à lui publié ses chiffres trimestriels pour la première fois cette semaine, enregistrant une augmentation du chiffre d’affaires de 24,8%. Grâce à des nouvelles commandes constantes, l’entreprise dispose toujours d’un carnet de commandes bien rempli.

Des chiffres d’entreprises majoritairement positifs aux Etats-Unis. La saison de publication des résultats tourne également à plein régime de l’autre côté de l’Atlantique. Jusqu’ici, 16% des entreprises de l’indice directeur S&P 500 ont publié leurs chiffres du premier trimestre. La tendance générale est positive. En effet, 76% des entreprises ont dépassé les prévisions du marché en termes de bénéfices. Bien qu’il s’agisse d’un pourcentage élevé, la situation reste toutefois mitigée. L’entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson a bien démarré l’année en dépassant les attentes du marché et relevant ses perspectives annuelles. Le fait que l’action ait tout de même été sous pression est dû à un paiement unique de 8,9 milliards de dollars US visant à mettre un terme à différentes plaintes concernant certains produits de soins corporels. Le service de streaming Netflix a quant à lui perçu moins de bénéfices malgré une augmentation du chiffre d’affaires. Cela est notamment dû au fait que l’entreprise a enregistré moins de nouveaux clients et n’a présenté aucune production à succès au premier trimestre. Entretemps, la lutte des prix croissante pèse sur les marges de Tesla. Tandis que le chiffre d’affaires a pu être augmenté de près d’un quart au premier trimestre, le bénéfice a chuté de 24%. Et la lutte des prix se poursuit: de nouvelles baisses de prix ont été communiquées le jour de la publication des chiffres trimestriels. Les résultats du secteur bancaire américain se sont aussi légèrement assombris par rapport à ceux de la semaine précédente. La Bank of America a ainsi fait état d’un meilleur premier trimestre que prévu grâce à des taux d’intérêt plus élevés. Bien que Goldman Sachs ait également dépassé les attentes du marché, son résultat n’a pas convaincu. Le résultat a en effet été nettement inférieur à celui de l’exercice précédent en raison d’une marche des affaires décevante dans l’investment banking. La concurrente Morgan Stanley est confrontée au même problème. En outre, des provisions pour des défaillances de crédit ont pesé sur les résultats.

Les perspectives économiques de l’Allemagne s’assombrissent. Le baromètre conjoncturel du Centre pour la recherche économique européenne (ZEW) a chuté de 8,9 à 4,1 points en avril et n’indique aucune amélioration de la conjoncture en Allemagne pour les six prochains mois. La politique monétaire restrictive, l’inflation élevée et une politique d’octroi des crédits plus prudente sont à l’origine de ces perspectives plus faibles.

L’économie chinoise tourne à plein régime. Suite à la suppression des mesures de lutte contre le coronavirus, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 4,5% au premier trimestre par rapport à l’exercice précédent, dépassant ainsi les attentes (4,0%). La consommation a fortement contribué à cet égard. Les ventes au détail ont augmenté de 10,6% rien qu’en mars, ce qui constitue la plus forte croissance depuis deux ans et un chiffre nettement au-dessus des prévisions (7,3%). En revanche, la production industrielle n’a progressé que de 3,9%, ce qui est légèrement inférieur aux estimations du marché à hauteur de 4,7%.

Graphique de la semaine

Les actions ne sont pas bon marché. Le ratio cours-bénéfice (PER) de l’indice boursier mondial (MSCI World) se situe actuellement à 16,8, c’est-à-dire seulement au niveau de la moyenne à long terme. La situation sur le marché des actions s’est certes normalisée depuis la pandémie de coronavirus, toutefois, compte tenu du ralentissement de la conjoncture, de la hausse des taux d’intérêt et de la persistance des risques de récession, ce ratio semble élevé. Les investisseurs montrent ainsi leur optimisme. Lors la crise financière ou lors de celle de l’euro, la valorisation était en effet nettement inférieure à sa valeur actuelle, avec un PER compris entre 10 et 11.

GROS PLAN

La vie est chère en Angleterre. Les prix à la consommation ont augmenté de 10,1% en mars en Angleterre. Malgré un léger recul, il s’agit de la valeur la plus élevée en Europe occidentale.

LE PROGRAMME

La saison des résultats bat son plein. La saison de publication des résultats se poursuivra la semaine prochaine. Cinq entreprises du SMI présenteront la marche des affaires du premier trimestre: ABB, Nestlé, Novartis, UBS, Credit Suisse et Roche

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