Les investisseurs sont tiraillés d’une part par les inquiétudes relatives aux taux d’intérêt et à l’inflation, et de l’autre, par l’appât du rendement. Les valeurs refuges et les instruments à risque, tels que le bitcoin, sont donc prisés l’une comme l’autre.
Les bourses à la recherche d’une direction. Les marchés des actions étaient largement à la recherche de la bonne direction lors de la semaine réduite de négoce après les fêtes de Pâques. De nombreux investisseurs s’attendent à une baisse des taux d’intérêt dès cette année. L’Euro STOXX 50 cyclique, évoluant actuellement juste sous son record historique, en profite. Mais la probabilité à cet égard est faible au vu de la persistance de l’inflation (sous-jacente) ainsi que des robustes données conjoncturelles. Par ailleurs, une reprise de la crise bancaire risque d’éclater à nouveau. Par conséquent, les valeurs refuges sures, telles que l’or, sont prisées – son prix se maintenant au-dessus de la barre des 2’000 dollars l’once. Entre-temps, le coup d’envoi de la saison de publication des résultats a été donné pour le trimestre de printemps. Les investisseurs espèrent y voir un signe de l’ampleur des effets de frein sur la conjoncture en raison de la hausse des taux d’intérêt, bien que de nombreuses entreprises profitent encore d’un carnet de commande conséquent. Ainsi, Givaudan, le fabricant de parfums et d’arômes, a réussi à amortir la hausse des coûts de production au premier trimestre via sa forte position sur le marché, tout en étant affecté par des effets de change négatifs. Au final, son chiffre d’affaires a baissé de 0,4%. L’entreprise a dépassé les attentes au niveau de la croissance organique (+3,6%). u-blox, le spécialiste des semi-conducteurs, a quant à lui enregistré une hausse de son chiffre d’affaires de 20%. VAT, le fabricant de vannes sous vide, a cependant communiqué de mauvaises nouvelles, publiant un chiffre d’affaires et des nouvelles commandes en net recul. Par ailleurs, ses perspectives sont assombries pour l’ensemble de l’année.
Hausse du bitcoin en raison de l’avidité des investisseurs. Cette semaine, le bitcoin a franchi la barre des 30’000 dollars pour la première fois depuis juin 2022, ce qui représente une hausse de 80% depuis le début de l’année. Son caractère défensif par rapport à l’inflation ou au crises devrait avoir poussé son cours plutôt que sa qualité en tant qu’instrument financier. Les acteurs présentent en revanche une disposition élevée à prendre des risques selon certains indicateurs de sentiment, ce qui fait profiter au marché des crypto-monnaies. La prudence est de mise, à notre avis, car les crypto-monnaies restent volatiles, y compris à l’avenir. Pour rappel: le bitcoin avait perdu plus de 60% de sa valeur en 2022 tandis que le MSCI World Index avait baissé de 20% à la même période.
L’inflation américaine menace de s’enraciner. Le taux d’inflation aux USA a baissé de 6,0% à 5,0% en mars, soit plus que les prévisions des analystes (5,1%), en raison des effets de base qui se font ressentir de plus en plus. Mais il est trop tôt pour se montrer soulagé, car l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) a grimpé de 5,5% à 5,6%. Elle est donc supérieure à l’inflation générale et indique une pression sur les prix qui se propage toujours plus dans l’économie. Même si les procès-verbaux de la réunion de mars indiquent une fin de cycle de hausse par la Fed, les gardiens US de la monnaie maintiendront des taux d’intérêt élevés pendant un long moment encore.
Un nouveau capitaine, mais toujours le même cours (pour le moment). Kazuo Ueda a repris les rênes de son prédécesseur Haruhiko Kuroda en tant que 32e gouverneur de la Bank of Japan (BoJ), sans pour autant changer de stratégie en termes de politique monétaire. Lors de son discours d’intronisation, Ueda a clairement fait savoir que la banque centrale continuera de s’en tenir à son cours expansif (y compris le contrôle de la courbe de structure des taux d’intérêt) pour le moment au vu des actuelles données économiques.
La Banque mondiale est optimiste. Les économistes de la Banque mondiale ont corrigé leurs prévisions de croissance à la hausse, malgré le contexte trouble de la conjoncture, et tablent désormais sur une expansion de l’économie mondiale de 2,0% (janvier: 1,7%) pour 2023. La suppression des restrictions relatives au coronavirus en Chine en début d’année a contribué à cette correction. Aussi, la deuxième économie mondiale devrait afficher une croissance de 5,1% au lieu des 4,3% comme prévu jusqu’ici. Le recul de l’inflation (mars: 0,7%) a, lui aussi, eu un effet positif sur l’économie chinoise et offre ainsi une plus grande marge de manœuvre à la PBoC pour des assouplissements de politique monétaire afin de relancer la demande.
Le taux de change USD / CHF est passé sous la barre de 0,90 dernièrement. Le billet vert est ainsi aussi bon marché qu’à l’été 2021 et affiche une baisse de 3,9% par rapport au début de l’année. Cela s’explique d’une part par les données conjoncturelles outre-Atlantique, décevantes depuis quelque temps. D’autre part, le marché anticipe déjà les premières baisses du taux directeur de la Réserve fédérale américaine. Par ailleurs, en sa qualité de valeur refuge, le franc suisse profite du contexte de marché incertain. Cependant, les pertes de cours récentes du dollar US devraient déjà intégrer beaucoup de ces facteurs.
Joyeux anniversaire au vreneli en or! Le premier vreneli en or de 20 francs a été mis en circulation le 12 avril 1897. La pièce suisse, populaire comme placement, a une valeur comprise entre 300 et 400 francs de nos jours en fonction du cours de l’or. Des frappes spéciales comme le vreneli de Gondo se montent à plus de 100’000 francs.
Inflation en Grande-Bretagne. L’Office britannique de la statistique ONS publiera les données de l’inflation pour mars mercredi prochain. Les analystes s’attendent à un léger recul de l’indice des prix à la consommation de 10,4% à 9,7%.