Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La conjoncture ralentit de plus en plus; par ailleurs, les investisseurs doivent se faire à l’idée que l’inflation élevée et la politique monétaire restrictive perdureront pendant un certain temps.

Un démarrage difficile en mars. Les marchés des actions se sont montrés volatils, après un début de semaine plein d’élan, en raison de données d’inflation décevantes d’Allemagne, de France et d’Espagne qui accentuent la crainte des investisseurs vis-à-vis de nouvelles hausses des taux directeurs et de données conjoncturelles américaines timides qui pèsent sur la bourse. La récente hausse des taux d’intérêt – le rendement des US Treasuries à 10 ans étant à près de 4% – a incité de nombreux investisseurs à abandonner des placements risqués. Ici en Suisse, la saison des publications des résultats touche à sa fin. Près de 40 entreprises ont publié leurs chiffres pour l’exercice 2022 cette semaine. A noter que Swiss Life a dépassé les prévisions des analystes, avec une hausse du bénéfice d’exploitation de 1,78 milliard, pour atteindre 2,05 milliards de francs. Les opérations basées sur les frais dans le cadre de conseils financiers ont continué à croître, contrairement aux revenus des primes qui ont baissé dans les opérations d’assurance. Les actionnaires profiteront d’une hausse du dividende de 5 francs (qui passe désormais à 30 francs par action). Le groupe de logistique Kühne + Nagel a bénéficié des problèmes dans les chaînes de livraison et réalisé de très bons résultats à tous les niveaux. L’action a même salué le résultat par un bond intermittent de 8%. Les affaires vont également bon train chez le groupe de construction Implenia qui a gagné nettement plus et qui récompensera à nouveau les actionnaires avec un dividende, pour la première fois depuis 2019. Le fabricant de vannes sous vide VAT a certes réalisé un bénéfice record, tout en mettant en garde contre un 2023 plus faible en raison du ralentissement sur le marché des semi-conducteurs. Quant à Alcon, l’entreprise a atteint ses propres objectifs en termes de chiffre d’affaires et de bénéfice, or, le renchérissement du dollar US a provoqué une dynamique contraire au spécialiste des soins oculaires. Le prestataire de personnel Adecco a enregistré un bénéfice d’exploitation (EBITDA) plus faible, malgré une croissance de son chiffre d’affaires, en raison d’effets particuliers. Bien que le bénéfice d’IVF Hartmann ait augmenté de 76% en 2022, cette hausse doit néanmoins être relativisée quelque peu, car le chiffre d’affaires et le bénéfice avaient chuté de 67% suite au ralentissement du boom dû au coronavirus l’année précédente.

L’économie suisse rétrograde. Le produit intérieur brut (PIB) suisse n’affiche plus de croissance au quatrième trimestre, car l’inflation persistante et la politique monétaire restrictive ont freiné l’industrie et les exportations. L’ensemble de l’année affiche donc une hausse de 2,1%. Les perspectives pour l’économie ont continué à s’assombrir. L’indice des directeurs d’achat (PMI) pour l’industrie a chuté de 0,4 point à 48,9 points en février, ce résultat le plaçant sous le seuil de croissance de 50 points pour le second mois consécutif. Nous tablons sur un nouveau ralentissement de la croissance pour 2023, avec une prévision annuelle à 1,0%.

La pression sur la BCE se poursuit. L’inflation dans la zone euro est tombée de 8,6% à 8,5% en février, or, les analystes s’attendaient à recul plus important (8,3%). L’image en Europe ressemble à celle déjà observée aux USA, soit un taux d’inflation qui risque de ne pas se normaliser du jour au lendemain. Face à ces chiffres, les bourses ont accueilli de manière mitigée, car ceux impliquent une augmentation des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE). Nous tablons sur une hausse de 50 points de base pour la réunion de mars.

En quête de direction. Le marché du pétrole brut est tiraillé entre politique monétaire restrictive et espoirs conjoncturels suscités par l’ouverture de la Chine. Il lui manque actuellement des impulsions claires. Aussi le prix d’un baril Brent oscillait-il en février entre 79 et 87 dollars US, soit la plus petite fourchette de cours mensuelle depuis juin 2021.

Nokia n’est pas Nokia. Quiconque entend le nom Nokia pense principalement aux portables. Or, la société finlandaise ne les produit plus depuis 2016. En effet, c’est le détenteur de la licence HMD Global Oy qui s’en charge. En revanche, Nokia se concentre sur le développement de réseaux et la future norme d’émission 6G. Pour se démarquer visuellement de son passé, l’entreprise vient de créer un nouveau logo.

Graphique de la semaine

Il y a un peu plus d’un an, le rendement des obligations d’Etat allemandes à deux ans était encore négatif: les investisseurs perdaient donc de l’argent avec ces titres. Le rendement s’établit actuellement à 3%, une valeur inédite depuis la crise financière de 2008. Cette hausse massive de taux s’explique par la forte inflation qui a conduit au revirement des taux des banques centrales. La récente augmentation de rendement a nettement accru l’attractivité des obligations d’Etat.

GROS PLAN

Raiffeisen montre ses muscles. Le bénéfice du numéro 3 bancaire suisse a augmenté de 10,6% par rapport à l’exercice précédent, pour s’établir à 1,18 milliards de francs, Les augmentations des revenus opérationnels ont contribué à ce très bon résultat.

LE PROGRAMME

Inflation en Suisse. Lundi prochain, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les chiffres de l’inflation pour février.

Assemblée générale de Novartis. Le géant pharmaceutique Novartis ouvrira le bal des AG du Swiss Market Index (SMI) le 7 mars prochain. Un des points à l’ordre du jour sera la 26e hausse consécutive prévue du dividende.

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