Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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L’inflation recule aux USA, mais reste élevée. La Fed continuera ainsi à augmenter ses taux d’intérêt. Par conséquent, les marchés boursiers se présentent sous leur facette la plus volatile.

Les bourses volatiles. Les marchés des actions ont largement poursuivi leur évolution en dents de scie en cette nouvelle semaine de négoce: d’une part, en raison de l’espoir et de la cupidité des acteurs du marché, d’autre part, les craintes récurrentes relatives aux taux d’intérêt créant sans cesse une dynamique contraire. Pendant ce temps, la saison des bénéfices tourne à plein régime. Ainsi, le géant alimentaire Nestlé a moins bien performé en 2022, en raison des coûts de production plus élevés, malgré un chiffre d’affaires nettement supérieur. Le groupe se montre également plus réservé pour l’année en cours qu’à long terme, mais distribuera un dividende légèrement plus élevé de 2,95 francs par action au lieu de 2,80 francs à l’exercice précédent. Le groupe minier Glencore a profité des prix élevés des matières premières et plus que triplé son bénéfice. L’entreprise prévoit de lancer un programme de rachat d’actions et de permettre une participation plus élevée à ses actionnaires. Le spécialiste du génie climatique Meier Tobler a augmenté son chiffre d’affaires et son bénéfice et distribuera lui-aussi un dividende en hausse. L’entreprise de biotechnologies Basilea est redevenue rentable et se montre optimiste pour 2023. Enfin, le groupe industriel Oerlikon, le géant du ciment Holcim ainsi que le fabricant d’implants dentaires Straumann publieront leurs résultats la semaine prochaine.

Une inflation persistante. Bien que les experts se soient attendus à une baisse de l’inflation à 6,2%, le taux n’est descendu que d’un point de pourcentage en janvier, passant de 6,5 à 6,4%. Les bourses ont accueilli cette nouvelle de manière mitigée, car le taux US dépasse encore nettement la valeur visée par la Fed, de 2%. Par ailleurs, les prix à la production (+6,0% en janvier) soulignent encore la pression inflationniste toujours élevée, bien qu’en baisse. En revanche, les biens de consommation se sont renchéris de 3,3% en Suisse en comparaison annuelle (contre 2,8% en décembre). Cette hausse de l’inflation, la première depuis août 2022, s’explique par la forte augmentation des prix de l’électricité en début d’année, ces derniers n’étant adaptés qu’en janvier en Suisse. Nous tablons sur une politique monétaire toujours restrictive jusqu’à nouvel ordre et sur une hausse des taux directeurs de 0,25 points de pourcentage en mars tant par la Banque nationale suisse (BNS) que par la Fed. Par ailleurs, cette dernière continuera de diminuer son bilan.

L’or recule. Le cours de l’or est tombé à 1’824 dollars US l’once pendant la semaine (plus bas de l'année), soit une baisse de valeur de 6% depuis le début février principalement due à la hausse des taux d’intérêt sur le marché des capitaux, outre le mouvement latéral du billet vert. Cette conjoncture a entraîné une hausse des coûts d’opportunité pour la détention de l’or. Le métal précieux devrait néanmoins être à nouveau prisé, au vu des nombreux facteurs de risque (inflation, politique monétaire, conjoncture, etc.).

L’UE applique le plafonnement des prix du gaz. Les prix en gros du gaz naturel en Europe ont grimpé jusqu’à 340 euros par méga-wattheure (MWh) en 2022, suite à la guerre en Ukraine, alors que la moyenne à long terme était de 20 euros auparavant. L’Union européenne (UE) plafonne donc les prix du gaz depuis mercredi et interdira désormais les transactions commerciales si leur prix dépasse 180 euros par MWh pendant trois jours ouvrables Le mécanisme ne fonctionne pas à l’heure actuelle, le prix du gaz européen étant au même niveau qu’à l’automne 2021, soit de 50 euros.

Le mauvais gagnant du Super Bowl. Les Kansas City Chiefs, une équipe de l’American Football Conference (AFC), ont remporté le Super Bowl cette année. Un mauvais présage pour les boursicoteurs, car, par le passé, la victoire d’un représentant de l’AFC a souvent entraîné une baisse sur le marché des actions, alors que la victoire d’une équipe de la National Football Conference (NFC) a souvent provoqué une hausse. Le taux de succès de ce soi-disant indicateur du Super Bowl est de plus de 70%. Toutefois, les partisans de la hausse peuvent garder espoir: d’une part, il ne s’agit que d’une apparente corrélation. D’autre part, l’indicateur s’est trompé cinq fois depuis 2016.

Graphique de la semaine

Nestlé est le payeur de dividendes le plus ancien et le plus fiable de Suisse. Le géant de l’agroalimentaire implanté à Vevey n’a jamais réduit ses distributions de dividendes depuis la création de l’action nominative en 1959 – il les a même augmentées chaque année depuis 1996. Les taux de rendement sur dividendes se maintiennent toujours entre 1,0% et 5,2%, en fonction du cours des actions. Nous pouvons donc supposer que Nestlé continuera à l’avenir à tout faire pour poursuivre sa politique des dividendes favorable aux actionnaires.

GROS PLAN

Siemens fait ses débuts en crypto. Le groupe technologique allemand Siemens émet une crypto-obligation pour la première fois. L’émission s’élève à un volume de 60 millions d’euros, soit une petite partie des quelque 44 milliards d’euros que l’entreprise a actuellement comme dettes dans ses livres sous forme d’obligations.

LE PROGRAMME

Lundi 20 février 2023. Les bourses aux USA ferment pour le «Washington’s Birthday». Le jour férié est fêté depuis les années 1970 en l’honneur de tous les présidents américains, raison pour laquelle il s’appelle aussi «Presidents’ Day».

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