La plupart des observateurs économiques s’attendaient à ce que les données relatives à la croissance soient moins bonnes que celles publiées dernièrement. L’inflation les intrigue aussi.
La croissance nous a réservé de bonnes surprises. Personne ne s’attendait au taux de «3%». En effet, les données publiées la semaine dernière avec 3,2% annualisés pour le premier trimestre aux USA ont largement dépassé les attentes. Mais en regardant les chiffres de plus près, on était vite désillusionné. En effet, la bonne surprise était en grande partie due aux données très variables de la croissance, notamment au commerce extérieur et aux niveaux des stocks. Les imports américains avaient fléchi, alors que les entreprises augmentaient leurs stocks: deux tendances à court terme, qui s’inverseront de nouveau dès le prochain trimestre. Les consommateurs américains qui constituent toujours les deux tiers de l’activité économique, n’ont toutefois contribué quede 1,2 point à la croissance les trois premiers mois de l’année, alors que ce chiffre s’élevait au double le quatrième trimestre 2018. L’économie américaine affiche des signes de faiblesse, mais vu le solide marché de l’emploi, cette situation ne devrait pas durer. Au niveau des prévisions, rien ne change à notre avis: nous nous attendons toujours à une croissance de 2,2% en 2019.
En Europe, les indicateurs économiques ont aussi été au beau fixe: d’une part, le chômage avec 7,7% a fléchi à son niveau le plus bas depuis une décennie. Ensuite, le produit intérieur brut a crû en début d’année de 0,4%, soit deux fois plus vite qu’au trimestre précédent. Les acteurs du marché ne s’y attendaient pas non plus. L’Espagne a bénéficié d’investissements élevés, la France d’une solide demande intérieure et même l’Italie s’est acquittée de sa dernière récession et a enregistré davantage d’exportations. L’Allemagne ne publiera ses données économiques qu’à la mi-mai, mais à la lumière de nos prévisions, le moteur de la zone euro a repris un peu d’élan ces dernières semaines. Cela confirmerait notre avis que la faiblesse conjoncturelle de l’an dernier était en partie due à des effets extraordinaires, ce qui profiterait aussi à la croissance en Suisse.
Données d’inflation. Les analystes se sont aussi trompés concernant l’inflation en Allemagne pour le mois d’avril (2,1% au lieu de 1,7%). En effet, ils ont sous-estimé l’«effet de Pâques». L’inflation a nettement augmenté, en raison surtout des prix plus élevés pratiqués par les tours opérateurs. Là aussi une tendance qui va s’inverser dès le mois prochain. Dans l’ensemble, l’inflation devrait rester stable dans la zone euro et en Suisse. Nous ne prévoyons pour le moment aucun effet positif suite à la hausse du pétrole brut. Seulement au quatrième trimestre, un effet de base correspondant devrait impacter la hausse des prix.
Actuellement, l’inflation de l’autre côté de l’Atlantique nous donne du fil à retordre. Malgré la solide situation économique générale, le taux d’inflation n’augmente pas durablement aux USA. Bien au contraire: dernièrement, la hausse des prix s’est atténuée et le niveau d’inflation visé par la Fed s’est de nouveau éloigné de la valeur des 2%. Rien d’étonnant de voir que la Banque d’émission entend redéfinir l’objectif d’inflation. En théorie, la pression sur les salaires devrait tôt ou tard faire hausser les prix des biens et des services. Les prochains trimestres montreront s’il faudra ou non revoir les stratégies applicables en la matière.
La Fed s’est à nouveau montrée patiente cette semaine et n’a pas changé son taux directeur. Son président, Jerome Powell, a souligné la solide situation économique générale aux USA. Selon lui, la faible inflation est passagère. A notre avis, pas de baisse prochaine des taux, comme les marchés l’indiquent actuellement.
Geberit ne construit pas sur du sable. Le fabricant d’installations sanitaires Geberit convainc avec de solides chiffres trimestriels. Contrairement à l’industrie, le secteur européen du bâtiment est en bonne santé. Par conséquent, le cours de l’action a crû de 7,5%.
Maigre calendrier des données. Pour une fois, moins de données économiques seront publiées la semaine prochaine. En Suisse, les chiffres du marché de l’emploi devraient à nouveau être solides. Entretemps, les négociations entre les USA et la Chine pourraient avancer. Donald Trump a dernièrement fait pression pour qu’il y ait un ac-cord prochainement.