Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les exportations suisses ont bien progressé en février. Medacta et Stadler Rail se préparent à faire leur entrée en bourse.

Les exportations augmentent en février. Les données du commerce à l'exportation publiées par l'administration fédérale des douanes (AFD) cette semaine dépictent une image mitigée. Corrigées des variations saisonnières, les exportations ont crû de 2,3% à 19,40 milliards de francs suisses par rapport au mois précédent (réel: +1,3%). Or, les importations ont baissé de 1,2% à 17,36 milliards de francs (réel: -3,0%). Il résulte ainsi, une fois de plus, un net excédent totalisant 2,04 milliards pour la balance commerciale. La tendance positive s'est poursuivie pour les exportations qui avaient fortement augmenté dès janvier. Les exportations ont été impactées en février par les préparatifs du «Brexit». L'éventualité d'un «Brexit» dur a suscité des inquiétudes devoir le trafic commercial massivement limité. Ainsi, l'approvisionnement en denrées a été largement anticipé: par exemple, les exportations de l'industrie horlogère vers la Grande-Bretagne ont explosé le mois dernier à 58%, mais c'est un effet peu durable.

Après Medacta, aussi Stadler Rail. L'entreprise tessinoise de technique médicale Medacta ayant annoncé la semaine dernière son entrée en bourse pour le deuxième trimestre, le fabricant de véhicules ferroviaires Stadler Rail a emboîté le pas cette semaine. Cela faisait un moment que les spéculations allaient bon train à propos de l'entrée en bourse de ce groupe dirigé par l'entrepreneur bien connu, Peter Spuhler. A présent, on passe aux choses sérieuses. Peter Spuhler entend placer la moitié de ses actions à la bourse suisse au cours du deuxième trimestre (dans la mesure où le contexte de marché reste intact). Sa part du fabricant de trains, actuellement de 80%, se réduira à 40%. Le patron de longue date reste toutefois le plus grand actionnaire unique et, en plus, le président du conseil d'administration.

A notre avis, il y a trois raisons à cette décision: le fait qu'une entreprise soit cotée simplifie toute transmission successorale et augmente ainsi la flexibilité. Ensuite, l'entrée en bourse accroît nettement la notoriété de la société. Troisièmement, le groupe a désormais accès au marché des capitaux, ce qui augmente les possibilités d'action dans l'industrie en voie d'une forte consolidation. En effet, une lutte sans merci se déroule régulièrement dans le segment des fabricants de trains. Au cours des 20 dernières années, le nombre de prestataires a reculé, passant d'environ 200 à près de 20 acteurs de renom seulement. Le groupe étatique chinois CRRC est en tête de liste. La tentative, de mener communément la branche ferroviaire de Siemens et Alstom, a certes été empêchée par les autorités de la concurrence, mais le développement vers un oligopole se poursuivra. Avec un chiffre d'affaires de 2 bons milliards de francs suisses et 8'500 personnes employées, Stadler est le n°7 dans le monde et souhaite jouer elle-même un rôle actif dans la consolidation en cours.

Nous tablons sur une très forte demande de la part des investisseurs et supposons que la souscription de l'émission sera dépassée plusieurs fois. La part de l'IPO devrait ainsi être maigre pour les investisseurs privés. En termes de capitalisation boursière, nous nous attendons à une valeur initiale entre 3,5 et 4 milliards de francs, bien que la liquidité nette de Stadler, à elle seule, était de 532 millions fin 2018. Parallèlement à la bonne notoriété de la société, diverses tendances fortes soutiennent l'«Investment-Story». L'urbanisation nécessite une expansion massive de l'infrastructure des transports publics (tram, train de banlieue, métro). Dans le même temps, la voie est ouverte à une alternative durable et pauvre en CO2 pour le trafic routier et aérien. Le débat actuel concernant le «changement climatique» fait ainsi le jeu de Stadler.

Graphique de la semaine

A la lumière du ralentissement mondial de l'économie, la Fed a révisé sa prévision de croissance pour 2019 à la baisse, à 2,1% (2,3%). Les banquiers centraux américains n'attendent plus aucune hausse de taux cette année, et juste une seule l'an prochain. Par ailleurs, la Fed mettra fin à la réduction de son bilan en septembre. En raison de la rhétorique «accommodante», on s'attend même à une baisse des taux sur les marchés financiers en 2020.

GROS PLAN

BNS maintient politique monétaire expansive. Les mains de la BNS restent liées. Après que la BCE et la Fed aient reporté la normalisation de la politique monétaire, la BNS reste pour le moment sur le côté. La banque d'émission s'attend toujours à une légère pression sur les prix et a donc ajusté ses pré-visions d'inflation à 0,3% pour 2019 et à 0,6% pour 2020.

LE PROGRAMME

Indicateur Ifo et baromètre conjoncturel KOF. A la fin du mois, l'enquête allemande sur les entreprises et l'indicateur économique suisse devraient révéler si l'économie se stabilisera au deuxième trimestre ou non.

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