Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Les investisseurs sont nerveux. La bourse suisse peine à trouver une orientation claire. Les tarifs douaniers entre la Chine et les USA devraient demeurer, malgré une éventuelle désescalade dans le cadre du différend commercial.

La bourse suisse reste volatile. La propension des investisseurs en début de semaine était plutôt mitigée, les craintes d’inflation alimentées par la perspective de nouvelles hausses des prix de l’énergie. Par ailleurs, l’évolution positive du marché de l’emploi aux USA en septembre nourrissait les spéculations d’un début prochain du «tapering» par la Fed. Or, les investisseurs étaient nerveux au vu de la publication prochaine des chiffres du troisième trimestre, le SMI baissant à 11'384 points ce mercredi. (Givaudan, le fabricant de parfums et d’arômes, ouvrira le bal le 12 octobre prochain). En deuxième moitié de semaine, le marché suisse a regagné du terrain et franchi la barre des 11’700 points, sachant que ces facteurs d’incertitude étaient repassés plus fortement en arrière-plan. Les investisseurs s’étaient principalement rués sur les valeurs cycliques, dont Richemont, fabricant de montres de luxe, et Sika, le groupe de chimie pour le bâtiment, qui a confirmé les objectifs stratégiques pour 2023 dans le cadre de la journée des investisseurs et renforcé sa volonté de contribuer activement à la décarbonisation de l’économie du bâtiment. Vendredi matin, le SMI a fini par enregistrer une hausse de 1,6%.

L’environnement de marché pèse sur les entrées en bourse en Suisse. Chronext, négociant de montres de luxe, annule son entrée à la bourse suisse SIX en raison de conditions de marché défavorables pour les entreprises de croissance, de son point de vue. L’IPO était initialement prévue pour ce vendredi et aurait constitué la quatrième nouvelle entrée à la SIX cette année. L’entreprise sise à Zoug souhaite, toutefois, faire son entrée en bourse à moyen terme. Skan, l’entreprise de technique médicale sise à Allschwil (BL), garde, elle aussi, le cap d’une entrée en bourse au dernier trimestre 2021, qui devrait lui rapporter environ 80 millions de francs en argent frais. Or, Skan est méfiant quant aux marchés et n’a pas complètement exclu le report de son IPO.

L’OPEP maintient son plan de production. Les prix du gaz, et ceux du pétrole brut, ont littéralement explosé cette année (Brent: +55%). Les regards des investisseurs étaient donc rivés sur la rencontre des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) ce lundi. Or, le cartel pétrolier n’a pas su se mettre d’accord sur une augmentation plus importante de l’offre, maintenant son plan d’augmenter, chaque mois, les quotas de production de 400’000 barils par jours. Le prix pour un baril Brent en Mer du Nord avait temporairement dépassé les 83 dollars US, mais devrait avoir atteint son pic, au vu de l’affaiblissement de la dynamique conjoncturelle. C’est pourquoi, nous tablons sur un baril brut (Brent) plus faible, à 68 dollars US sur l’année.

Biden mise sur une désescalade. L’ex-président US Donald Trump incarnait, pour beaucoup, le différend commercial avec la Chine. Mais les signes ne sont pas vraiment au beau fixe avec Joe Biden, le président démocrate. En effet, les Etats-Unis continueront (du moins pour le moment) de prélever des tarifs douaniers sur les importations chinoises, avec, toutefois, plus d’exceptions en faveur des entreprises américaines. Par ailleurs, Washington souhaite entretenir davantage de discussions bilatérales à l’avenir, geste fortement apprécié par Pékin. En effet, Biden ne dispose que d’une seule alternative, compte tenu du déficit commercial en août à un niveau record de 74 milliards de dollars: désamorcer les tensions commerciales et supprimer les tarifs douaniers, une promesse qu’il avait faite à ses électeurs lors de la campagne électorale en 2020.

Graphique de la semaine

Les attentes des acteurs du marché en matière d’inflation, mesurées à l’aune du swap d’inflation à 5 ans, ont augmenté à 1.8% dans la zone euro: un niveau record depuis 6 ans! Cela s’explique avant tout par l’explosion des prix de l’énergie et les goulets d’étranglement dans la production. Sur le marché obligataire, cette évolution a entraîné une nette hausse des taux d’intérêt.

GROS PLAN

Prévisions conjoncturelles en baisse. Selon le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF), le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait baisser de 8 points de base, (3,2 contre 4,0%) cette année, en raison de pénuries de production et de la pandémie de coronavirus, qui sévit encore dans le pays. Nous étions plus prudents depuis longtemps déjà, chez Raiffeisen, et restons à nos prévisions de 2,8% pour cette année. 

LE PROGRAMME

Assemblée générale 2021. Le rendez-vous annuel du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale aura lieu à Washington D.C. du 15 au 17 octobre.

A lire aussi...