Les entreprises, les entrepreneurs et les investisseurs seraient bien inspirés de veiller au bien-être de leurs salariés et pas seulement en période de pandémie.
Tandis que des millions de travailleurs ont perdu leur emploi en 2020, 41% des travailleurs salariés aux Etats-Unis font état d'un sentiment de surmenage et ils sont 23% de plus à se sentir déprimés, selon une nouvelle étude de la Society for Human Resource Management. Comment interpréter une telle situation?
Cette étude suggère que les entreprises, les entrepreneurs et les investisseurs seraient bien inspirés de veiller au bien-être de leurs salariés et pas seulement en période de pandémie. La satisfaction des salariés peut avoir un impact sur leur implication et leur productivité mais aussi, au bout du compte, sur les bénéfices de l'entreprise pour laquelle ils travaillent.
Dans sa dernière étude, Future of Humans, la Recherche d’UBS s’est intéressée aux thèmes de la santé et du bien-être, ainsi qu'aux opportunités d'investissement créées par les bouleversements structurels engendrés par les évolutions démographiques et technologiques.
L'humanité est confrontée à deux tendances importantes. Au cours des trente prochaines années, la population mondiale est appelée à augmenter, tout comme son âge moyen. Outre ces tendances démographiques, le monde connaîtra d'autres changements structurels majeurs. La Quatrième révolution industrielle, alimentée par l'automatisation et la connectivité, et la crise du «crédit environnemental» bouleverseront le fonctionnement de l'économie mondiale.
Tous ces enjeux sont imbriqués. C’est pourquoi le présent article se concentre sur les trois principaux domaines qui devraient connaître les bouleversements les plus importants: l'enseignement, les technologies de santé et les préférences des consommateurs.
- Enseignement
A l'ère du numérique où les êtres humains travaillent et sont en concurrence avec des machines, l'apprentissage devra de plus en plus être axé sur la flexibilité, la créativité et sur l'innovation, sur les aptitudes interpersonnelles et sur la maîtrise de la technologie.
Alors que les savoirs deviennent plus rapidement obsolètes et que la vie active est appelée à s'allonger, l'université n'est plus le dernier stade d'acquisition des compétences car il faudra désormais continuer à apprendre jusqu'à la retraite. Le marché global de l'enseignement devrait donc enregistrer une croissance de presque 10% lors de la prochaine décennie.
Cependant, l'enseignement privé enregistrera un essor encore plus rapide car le secteur public peine à suivre l'accroissement de la demande. Le marché de l'apprentissage en ligne, de l'enseignement supérieur à but lucratif, de l'apprentissage des langues et de la préparation aux examens devrait enregistrer une croissance supérieure à 15%.
Dans le domaine de l'enseignement, les meilleures opportunités d'investissement résident dans des entreprises – cotées en Bourse ou non – spécialisées dans les technologies éducatives («EdTech») et dans les services auxiliaires, ainsi que dans les entreprises qui ont démontré leur savoir-faire en matière de formation et de perfectionnement de leurs salariés.
Investir dans l'enseignement contribue à l'atteinte de l'Objectif de développement durable (ODD) de l'ONU n°4 – Une éducation de qualité. Les opportunités associées à cet objectif résident notamment dans les fournisseurs de contenus éducatifs et de services technologiques, les apporteurs de financements et les entreprises qui détiennent, développent et gèrent des infrastructures d'enseignement, comme les résidences étudiantes.
- Santé
Les malades devront, à l'avenir, assumer une part plus importante de leurs dépenses de santé. Ils devront s'efforcer de rester en bonne santé plus longtemps, de transformer les soins de santé de sorte qu'ils ne soient plus un service ponctuel mais qu'ils s'insèrent dans un processus de gestion et de préservation de leur santé tout au long de leur vie.
Cette évolution sera favorisée par un écosystème de soins de santé au sein duquel les technologies joueront un rôle plus important, créant ainsi de nouvelles façons de gérer la santé. La prise en charge des malades à l'aide d'outils numériques donne un aperçu de l'approche personnalisée des maladies chroniques qui est certainement l’avenir.
L'essor de la télémédecine fera évoluer le lieu de prise en charge des patients, la technologie à distance permettant un parcours de soins plus efficient et d'espacer les visites à l'hôpital. Dans le domaine de la santé, des opportunités d'investissement se dessinent dans des entreprises cotées en Bourse ou non qui mettent au point des technologies ou des services qui facilitent le changement («facilitateurs»), celles qui peuvent s'en servir pour consolider leur position sur le marché («bénéficiaires») et les technologies de transformation («innovations révolutionnaires»).
Ce domaine d'investissement contribue à l'atteinte de l'ODD de l'ONU n°3 – Bonne santé et bien-être.
- Bien-être et préférences des consommateurs
Les individus des générations Y et Z arrivent à un âge où l'on maximise généralement ses revenus et où l'on hérite. Ils sont généralement plus soucieux de leur impact social et environnemental. Ils accordent souvent aussi plus d'importance aux expériences qu'à la possession de biens.
Les entreprises produisant des biens et des services qui répondent aux aspirations sociales et environnementales des individus de ces générations devraient en profiter. Par ailleurs, les entreprises qui permettent aux consommateurs de vivre de nouvelles expériences grâce à des technologies telles que la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV) peuvent constituer de belles opportunités d'investissement.
On devrait dès lors privilégier les opportunités qui résultent de la conscience sociale accrue des consommateurs. Surtout si les entreprises ciblées ont une bonne maîtrise des outils numériques, notamment les marques durables et les divertissements numériques tels que la RA, la RV et les e-sports.
S'agissant des préférences des consommateurs, les opportunités en lien avec les marques durables répondent à l'ODD de l'ONU n°12 – Des modes de consommation et de production responsables.