Combien de dollars pour le climat?

DWS

2 minutes de lecture

Graphique de la semaine de DWS. Accroître les dépenses d'investissement pour résoudre la crise climatique. Il faut de l'argent privé et public. Et bien plus que ce qui est dépensé actuellement.

© Keystone

Le financement climatique a atteint 632 milliards de dollars en moyenne au cours des années 2019 et 2020, ce qui semble être un montant impressionnant. Mais si toutes ces estimations sont incertaines, nous montrons l'estimation de CPI1 selon laquelle, pour atteindre l'objectif de 1,5°C, les dépenses d’investissements (capex) verts doivent être multipliés par 5 à 6 pour atteindre 4000 milliards de dollars par an d'ici 2030 – voir le «graphique de la semaine». D'où doit venir cet argent et quelles sont les priorités en matière de dépenses d'investissement?

On ne sait pas encore si la 26e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) permettra aux gouvernements de faire avancer les choses. Ils devraient être rassurés par le fait qu'un grand nombre d'entreprises, d'institutions financières et de jeunes soutiennent des mesures plus strictes. Le secteur privé peut engager des dépenses d'investissement plus rapidement avec des politiques publiques plus fortes.

Alors que les investissements dans le domaine du climat ont augmenté et que de nouvelles annonces ont été faites, le secrétaire général des Nations unies a prévenu qu'il était «illusoire» de penser que les engagements étaient suffisants2.

Près de la moitié des réductions d'émissions requises d'ici 2050 proviennent de technologies de démonstration ou des prototypes3. Mission Innovation4 est une des initiatives des gouvernements, des entreprises et des investisseurs pour la commercialisation et le déploiement de nouvelles technologies.

Le capital public et les politiques publiques doivent faire davantage pour attirer les investissements verts de toutes les parties du secteur privé.

Et il ne s'agit pas seulement de limiter les émissions futures. Le changement climatique étant déjà en cours, des investissements sont également nécessaires pour limiter les dégâts immédiats: les investissements pour l'adaptation aux risques physiques tels que les inondations n'ont atteint que 46 milliards de dollars l'année dernière. Il faut investir au moins cinq à dix fois plus dans les stratégies d’adaptation5.

En ce qui concerne les perspectives de financement, les sociétés cotées en bourse jouent un rôle clé. Goldman Sachs6 estime qu'un tiers des investissements verts supplémentaires peuvent provenir de sociétés cotées en bourse existantes, compte tenu de leur bilan et de leur capacité de réinvestissement. Si cela peut sembler être un fardeau supplémentaire pour ces entreprises, il pourrait bien en être autrement. Non seulement de nombreux projets verts ont un retour sur investissement positif, mais nous pensons que les entreprises dont les revenus, la R&D (recherche et développement) et les dépenses d'investissement verts sont élevés ou en croissance, ont le potentiel de surperformer leurs homologues sur le marché boursier et de bénéficier de coûts d'endettement plus faibles, réduisant ainsi leur coût du capital. Une étude précédente de DWS7 a révélé que les entreprises axées sur les énergies fossiles détruisent la valeur actionnariale. Il n'est donc pas surprenant que de nombreux actionnaires encouragent les entreprises à réorienter les dépenses d'investissement8 vers l'écologie.

Qu'en est-il du rôle des gouvernements dans ce défi? Même si nous reconnaissons qu'ils ne quitteront pas Glasgow aussi bredouille qu'on le craignait, ils ont tout de même raté une occasion récente: une grande partie de leurs dépenses de relance ont en fait endommagé l'environnement au lieu de «reconstruire en mieux»9. Selon nous, le capital public et les politiques publiques doivent faire davantage pour attirer les investissements verts de toutes les parties du secteur privé.

La nécessaire montée en puissance du capital climatique

Bleu: Les flux réels de financement climatique
Vert: Le financement futur du climat* nécessaire pour maintenir la trajectoire à 1,5 degré Celsius
* Flux financiers mondiaux pour le climat et besoins annuels d'investissement estimés dans le seul système énergétique jusqu'en 2050

 

6 Goldman Sachs octobre 2021
8 Climate Action 100+, octobre 2021 www.climateaction100.org

A lire aussi...