Les frais de transport maritime en hausse

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Graphique de la semaine de DWS. Renforcer ou ne pas renforcer? Les difficultés du fret illustrent les problèmes auxquels sont actuellement confrontées les banques centrales.

©Keystone

Les temps sont durs pour les banques centrales. Pour comprendre pourquoi, le pire serait de lire un article du New York Times (NYT) intitulé: «'Je n'ai jamais rien vu de tel': le chaos frappe le transport maritime mondial»(1) Ensuite, jetez un coup d'œil à notre «graphique de la semaine» ci-dessous, qui montre comment deux indices des prix du transport maritime ont explosé au cours des derniers mois. Et, enfin, regardez la date de publication: le chaos auquel le NYT faisait référence remonte au mois de mars.

Huit mois plus tard, la situation a empiré. Les ports restent encombrés. Les conteneurs continuent de s'empiler aux mauvais endroits. Et bien que le coût de l'expédition des conteneurs à partir des ports chinois semble s'être quelque peu modéré ces derniers temps, il serait imprudent de trop se fier à de telles fluctuations pour l'instant. Comme l’a signalé utilement l'un des compilateurs de données dans son commentaire hebdomadaire, le calcul des coûts d'affrètement d'un porte-conteneurs implique actuellement «beaucoup d'approximations»(2).

Le plus gros problème est qu'il reste extrêmement difficile de dire combien de temps les frais de transport pourront rester aussi élevés.

Il est désormais admis que la pandémie a brutalement mis en lumière la vulnérabilité des chaînes d'approvisionnement mondialisées. Pour la politique monétaire, cela a deux conséquences distinctes. D'une part, il y a l'impact direct sur les prix à la consommation. Même si les frais d’expédition plus élevés ne représentent généralement qu'une petite fraction du prix des produits finis, ils s'additionnent. La majeure partie du commerce mondial est transportée par voie maritime, principalement dans des conteneurs. 

Comme pour la hausse des prix de l'énergie, de telles pressions inflationnistes sont malvenues, mais devraient normalement être gérables. Le plus gros problème pour les décideurs de la politique monétaire et les spécialistes du secteur est qu'il reste extrêmement difficile de dire combien de temps les frais de transport pourront rester aussi élevés. Cela illustre également la façon dont la COVID-19 continue d'avoir toutes sortes d'effets secondaires, qui sont difficiles à anticiper du fait de leur nature même. De nos jours, ces effets vont de la pénurie de biens intermédiaires tels que les semi-conducteurs qui nuisent à la construction automobile, à la préparation anticipée de la liste des cadeaux de Noël par les enfants. Avec une telle complexité, il serait peut-être un peu injuste d'attendre des banques centrales qu'elles évitent totalement les faux-pas politiques. Au moins dans ce cycle, il semble probable qu'elles se trompent la moitié du temps, en resserrant soit trop rapidement, soit trop lentement, mais pour savoir quelle moitié s'applique, mais pour savoir quelles sont les erreurs à ne pas commettre, il faudra peut-être prendre du recul.

Indices des prix du transport maritime en hausse

 

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