Choc du prix des denrées alimentaires – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

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Le risque d’une récession en Suisse est atténué. Mais la prochaine vague s’annonce, celle de la rationalisation de la politique monétaire.

La pandémie est digérée. La vague des coûts de l’énergie s’est brisée et n’a pas frappé l’économie de plein fouet. Le risque d’une récession en Suisse est donc également atténué. En revanche, la prochaine vague s’annonce, celle de la rationalisation de la politique monétaire. L’inflation très tenace, notamment étayée par une conjoncture très résistante, incite la Fed et la BCE à relever encore davantage les taux et conforte la direction générale de la BNS dans ses intentions d’aller encore plus loin. Surtout sur les taux ayant déjà connu une hausse très rapide et très prononcée ou ceux qui le seront à l’avenir si les effets de freinage étaient tôt ou tard également plus perceptibles.

Le choc énergétique perd de sa vigueur. Avec la forte baisse du risque d’une situation de pénurie, les prix de gros du gaz sont bien en-dessous des valeurs excessives de l’été dernier. Et pourtant, la facture énergétique en Europe reste bien plus élevée qu’avant la pandémie. Des répercussions de prix sont donc particulièrement nécessaires dans les secteurs plus gourmands en énergie, notamment l’industrie agro-alimentaire. En effet, outre la flambée des coûts d’approvisionnement pour les matières premières agricoles, la hausse de la facture énergétique se répercute sur le transport et surtout sur les coûts de transformation.

Dans la zone euro, les prix à la consommation des denrées alimentaires sont encore orientés à la hausse en ce début d’année. Alors que l’inflation énergétique a nettement dépassé son point culminant, le taux annuel des prix des denrées alimentaires a dépassé un nouveau record de 15% en février. En Suisse aussi, le commerce des denrées alimentaires a profité du passage à 2023 pour ajuster les prix. En raison du niveau de prix nettement plus élevé et grâce au franc très fort, à l’instar de l’inflation globale, les hausses demeurent nettement inférieures à la situation chez les voisins. Les aliments en Suisse ne sont «que» 6,5% plus chers qu’il y a un an.

En raison de la réduction des goulots d’étranglement et l’apaisement de la hausse de nombreux prix des matières premières, les indicateurs anticipés signalent toutefois également un futur revirement de tendance. L’indice FAO des prix des produits alimentaires de l’ONU indique s’inscrit désormais en baisse par rapport à l’année précédente. Cela se remarque d’ores et déjà au niveau des aliments non transformés et bientôt on devrait également observer une hausse de prix plus réduite des aliments transformés. Dans la zone euro, les anticipations des prix de vente des fabricants ont récemment nettement baissé, et habituellement, ceux des détaillants suivent dans la foulée. L’enquête auprès des entreprises du KOF laisse deviner un développement similaire, ce qui devrait aider à faire avancer le processus de désinflation en Suisse sur le reste de l’année.

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