Rapide réouverture de la Chine – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

1 minute de lecture

Les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales devraient se résorber rapidement et il ne devrait pas y avoir de retour en arrière pour ce qui est de la disponibilité des marchandises, en amélioration constante sur le plan mondial.

Le temps clément a considérablement réduit les risques d’une profonde récession en Europe. La conjoncture se refroidit malgré tout, en tout cas fortement. Et, aux Etats-Unis, les tendances baissières se poursuivent. La banque centrale américaine a ainsi réduit une nouvelle fois sa politique de resserrement. Dans la zone euro en revanche, les perspectives de prix restent moins détendues à cause de la précédente flambée des prix de l’énergie, ce qui explique pourquoi la BCE reste plus active. Pendant ce temps, la BNS essaie manifestement de gérer la pression appréciable sur les prix dans le pays en vendant des devises, c’est-à-dire en visant un franc «plus fort».  

A la fin de l’année dernière, les autorités chinoises ne sont plus parvenues à stopper une aggravation de la propagation d’omicron malgré des mesures très strictes. Acculé en même temps à des protestations croissantes contre la politique zéro Covid, le gouvernement a finalement décidé de supprimer abruptement les mesures tout simplement. La réouverture totale et soudaine a entraîné une vague d’infections sans précédent au tournant de l’année, contaminant rapidement la population. Les autorités sanitaires du pays estiment déjà à plus de 80% la population infectée.  

Par conséquent, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, encore nombreuses à la fin de l’année, devraient aussi se résorber rapidement et il ne devrait pas y avoir de retour en arrière pour ce qui est de la disponibilité des marchandises, en amélioration constante sur le plan mondial. Les sondages des directeurs d’achat chinois (PMI) signalent en tous les cas une rapide reprise de l’activité commerciale, comme le montre par exemple le nombre d’usagers du métro à Chongqing où la vague a déferlé très tôt.

Les chiffres du PIB ont déjà indiqué un ralentissement sensiblement moins dramatique que redouté pour le quatrième trimestre. Au début de l’année du lièvre, symbole de paix et de bien-être, la Chine va ainsi enfin participer au commerce mondial sans les restrictions dues au coronavirus et fournir des impulsions de croissance.  

Toutefois, cela ne devrait probablement pas suffire à retenir le refroidissement mondial général. La pandémie sur le déclin ralentit dans l’ensemble la demande de biens (chinois). Les problèmes structurels sur le marché immobilier chinois subsistent. Et, contrairement aux ménages occidentaux, les ménages chinois n’ont presque pas reçu d’aides pendant la pandémie, d’où un moindre potentiel en termes d’effets de rattrapage. L’économie chinoise devrait donc bien regagner une trajectoire de croissance plus stable mais nettement moins dynamique qu’avant la pandémie - aussi parce que la population a commencé à diminuer, de 850’000 personnes l’année dernière d’après les statistiques.

A lire aussi...