Le captage et stockage du carbone (CSC) fait référence au processus de captage des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de stockage de ces émissions en toute sécurité, afin qu’elles ne nuisent pas à l’environnement. Ce terme englobe les technologies qui captent les émissions à la source, ainsi que celles qui captent le CO2 dans l’atmosphère.
Source: Global CCS Institute, 2024.
Selon le CCS Institute, le CSC est d’ores et déjà utilisé à travers le monde, et recourt à un large éventail de technologies pour capter les émissions, en fonction de leur source. L’Institut affirme qu’il existe actuellement 29 installations, d’une capacité cumulée d’environ 40 millions de tonnes par an, soit l’équivalent de près de huit millions de voitures retirées de la circulation. Près de 300 millions de tonnes de CO2 ont à ce jour été injectées sous terre en toute sécurité.
Les vents favorables à l’adoption de cette technologie
Premièrement, les industries lourdes, qui sont difficiles à décarboner, adoptent le captage du carbone. La fabrication de ciment en constitue un exemple. Heidelberg Cement, fabricant mondial de ciment, développe actuellement huit initiatives de captage du carbone à travers le monde. Le fabricant d’acier ArcelorMittal a également intégré le captage du carbone dans son programme d’investissement de plusieurs milliards de dollars. La production d’hydrogène bleu (fabriqué à partir de gaz naturel et d’émissions soumises au CSC) bénéficie aussi de cette technologie. Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, utilise cet outil pour produire de l’hydrogène durable.
Deuxièmement, le soutien via des mesures politiques contribue également à l’adoption du CSC. La loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act) prévoit des crédits d’impôt de 85 dollars par tonne pour les projets de CSC qui réduisent les émissions issues des combustibles fossiles. En Europe, les quotas d’émission de l’Union européenne (EUA), qui fixent un prix sur les émissions des entités réglementées dans le cadre du Système d’échange de quotas d’émissions (SEQE), sont destinés à promouvoir l’adoption de technologies propres. Plus le prix d’émission de CO2 est élevé, plus les entreprises seront encouragées à se tourner vers des solutions telles que les énergies renouvelables et le CSC.
Nous savons qu’aucune solution unique ne pourra nous permettre de décarboner entièrement le monde. Les énergies renouvelables, l’électrification, le recyclage, etc. doivent tous jouer un rôle, et le captage du carbone n’y fait pas exception. Cette technologie fait heureusement l’objet d’une adoption croissante. Le nombre de projets de CSC proposés ou en cours de développement devrait atteindre plus de 300 millions de tonnes par an d’ici 2030, contre environ 45,9 millions de tonnes en 2022. Le marché du CSC, estimé à 3,28 milliards de dollars en 2022, devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé de 7,1% jusqu’en 2030.
Les entreprises à l’avant-garde
Au fur et à mesure que ce secteur se développe, les modèles économiques évoluent également. Aker s’est imposée comme un acteur de premier plan dans ce secteur, proposant un service de captage du carbone en tant que solution unique. Plutôt que d’engager des dépenses d’investissement importantes pour réduire ou éliminer leurs émissions, les entreprises peuvent confier cette tâche à Aker, en échange d’une rémunération pour chaque tonne de CO2 captée, ce qui permet à Aker de s’occuper de l’ensemble de la chaîne de valeur du CSC, du captage jusqu’au stockage, en passant par le transport.
NET Power figure également parmi les acteurs du secteur. Cette entreprise produit de l’énergie par combustion de gaz naturel, et procède soit à une réinjection du CO2 dans le processus de production d’énergie, soit au captage et stockage de celui-ci en toute sécurité. L’entreprise affirme que sa technologie permet de capter plus de 97% des émissions de CO2 issues de la production d’électricité.
Tout en opérant dans le même secteur, LanzaTech présente un autre modèle d’entreprise. L’entreprise va encore plus loin, en transformant le carbone capté en quelque chose de précieux et d’utile à grande échelle. Ceci permet de réduire le besoin en carbone fossile dans les biens de consommation et les carburants d’aviation durables.
L’économie circulaire
Le captage et stockage du carbone apporte une aide vitale dans le développement d’une économie circulaire. Notre modèle traditionnel d’utilisation des ressources naturelles a toujours été linéaire: prélever, fabriquer, jeter. Par opposition, le modèle circulaire consiste à prélever, fabriquer puis recycler. Et lorsque le recyclage n’est pas possible, un modèle circulaire vise à minimiser l’impact préjudiciable sur l’environnement, par exemple en stockant le carbone sous terre en toute sécurité.