2020 restera une année spectaculaire pour les marchés financiers

Nigel Turner, Forum Finance

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Les tendances positives à l’oeuvre sur les marchés financiers devraient se maintenir en 2021.

L’année écoulée a été vertigineuse pour les investisseurs: les marchés d’actions ont dévissé comme jamais auparavant, avant de monter inexorablement en flèche. Ces marchés ont su à la fois bien résister et se montrer prévoyants, intégrant en un tournemain un fort rebond des bénéfices en 2021. Les valorisations ont ainsi été notablement revues à la hausse et la publication des bénéfices ne laissera que peu de place à des déceptions cette année.

La Réserve fédérale américaine est intervenue sans hésitation en réponse aux sévères dislocations des marchés obligataires, une démarche essentielle pour restaurer la confiance. Outre l’achat de bons du Trésor et d’obligations d’entreprise de qualité «Investment Grade», la Fed s’est engagée, pour la première fois de son histoire, à acquérir des obligations à haut rendement. Une autre tendance s’est dessinée une fois les marchés redevenus stables: la dépréciation du dollar face à la plupart des devises, attendue devoir se poursuivre en 2021.

Les banques centrales n’ont pas lésiné sur les moyens en 2020

Les autorités monétaires et les États ont réagi rapidement et de façon décisive pour soutenir l’économie et limiter les dégâts que la pandémie a causés pour les entreprises et les ménages. Des plans de relance records et des mesures de soutien sans précédent des marchés financiers ont été annoncés. La Réserve fédérale a brusquement ramené son taux d’intérêt de référence à zéro et s’est engagée à étoffer de façon illimitée ses programmes de rachats d’actifs obligataires. De la même manière, la Banque centrale européenne (BCE) a intensifié son programme d’achat d’actifs, qu’elle a récemment rallongé de 500 milliards d’euros, soit un montant total de 1 850 milliards d’euros jusqu’en mars 2022.

L’ampleur des mesures budgétaires déployées dans le monde entier est également inédite. Elles sont estimées à quelque 12'000 milliards de dollars américains, près de 12% du PIB mondial, par le Fonds monétaire international. Contraints de limiter l’activité économique, les États ont cherché à empêcher le chômage massif et à aider entreprises et commerces à survivre aux fermetures provoquées par la pandémie.

Le succès des programmes de vaccination contre la COVID-19 déterminera le rebond de l’économie en 2021

Les perspectives pour 2021 avancent un fort rebond de la croissance du PIB (+ 5,2% selon le FMI), après un recul du PIB mondial estimé à environ 5% en 2020, la pire récession observée en temps de paix. Ces mesures budgétaires jamais vues et l’arrivée des vaccins devraient sensiblement stimuler l’activité économique. Certains secteurs, néanmoins, ne seront vraisemblablement pas en mesure de renouer avec les niveaux d’activité antérieurs à la pandémie. Il revient aux États d’encadrer le déploiement à grande échelle des programmes de vaccination. Ils devront, pour ce faire, regagner la confiance des populations, franchement érodée par la gestion de la crise.

Les conditions de marché actuelles soutiennent les actifs à risque malgré des valorisations élevées

Les tendances positives à l’oeuvre sur les marchés financiers devraient se maintenir en 2021. Malgré des valorisations élevées, les actions devraient profiter d’une forte croissance bénéficiaire au cours des trimestres à venir et les portefeuilles sont positionnés de manière adéquate. Nos segments obligataires préférés sont le crédit à haut rendement et la dette des marchés émergents et nous restons sous-exposés au dollar américain. Nous nous montrons méfiants à l’égard du consensus du marché. L’Histoire a, en effet, démontré que le scénario de référence peut souvent dérailler du fait d’évènements inattendus.

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