Zone euro: l’inflation devrait se stabiliser autour de 2% à moyen terme, selon la BCE

AWP

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Parallèlement, Eurostat annonce un taux de chômage en baisse de 0,1 point à 6,8% en février, son plus bas niveau historique.

La Banque centrale européenne estime que l’inflation en zone euro devrait se stabiliser autour de 2% à moyen terme, a indiqué jeudi à Paris son économiste en chef Philip Lane, alors que la hausse des prix à la consommation s’accélère dans l’UE.

«Le Conseil des gouverneurs pense qu’il est de plus en plus probable que l’inflation va se stabiliser autour de notre objectif de 2% à moyen terme», a déclaré M. Lane lors d’une conférence à la Paris School of Economics.

Il a expliqué que dans ce contexte, la Banque centrale européenne devrait pouvoir normaliser progressivement sa politique monétaire en réduisant ses achats de dette comme elle l’a annoncé le 10 mars.

«Le niveau de stimulation de la politique monétaire mis en place pour répondre au défi, déjà présent avant la pandémie de COVID-19, d’une inflation inférieure à sa cible de manière persistante, peut être normalisé de façon graduelle», a dit M. Lane.

Le contexte de la guerre en Ukraine pourrait toutefois remettre en question cette trajectoire.

«Nous devons être pleinement préparés à réviser notre politique monétaire si le choc sur les prix et la guerre entre la Russie et l’Ukraine se traduisait par une détérioration significative des perspectives macroéconomiques, dans le but de réduire les perspectives d’inflation à moyen terme», a ajouté Philip Lane.

La hausse des prix à la consommation a atteint en mars 9,8% en Espagne, 7,3% en Allemagne, 6,7% en Italie, et 5,1% en France (en données comparables IPCH).

«Nous sommes prêts à déployer une grande variété d’instruments» pour répondre au risque de fragmentation de la zone euro, a encore dit M. Lane, citant un récent discours de de la gouverneure Christine Lagarde.

Le chômage toujours au plus bas en février, à 6,8%
Le taux de chômage de la zone euro a atteint en février son plus bas niveau historique, à 6,8% de la population active, en baisse de 0,1 point par rapport au mois précédent, a annoncé jeudi Eurostat.
Le taux de janvier, qui avait été annoncé initialement à 6,8% a été revu en hausse à 6,9%. Depuis décembre, cet indicateur est au plus bas depuis que l’office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998.
Pour l’ensemble de l’Union européenne, le chômage a également atteint un plancher historique, à 6,2% en février.
Le marché du travail profite du fort rebond de l’économie européenne entamé au printemps 2021, après la récession historique liée à la pandémie de COVID-19.
Sur un an, en février, le chômage a baissé de 1,3 point dans la zone euro, comme dans l’UE.
Quelque 13,27 millions d’hommes et de femmes restaient cependant sans emploi parmi les 27 pays membres, dont 11,15 millions dans les 19 pays partageant la monnaie unique.
Et la guerre en Ukraine, qui commence déjà à pénaliser l’activité, jette une ombre sur les perspectives des prochains mois.
Le marché de l’emploi reste pour l’instant «très robuste», a souligné Bert Colijn, analyste de la banque ING. Mais, selon lui, son redressement rapide observé depuis l’an dernier «devrait ralentir à partir de maintenant», car «la guerre ajoute de l’incertitude aux perspectives d’embauche et devrait retarder les recrutements».
Bruxelles prévoit pour l’instant une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 4% en 2022, mais cette prévision devrait être abaissée dans une nouvelle estimation au printemps.
Parmi les pays membres de l’UE, les taux de chômage les plus élevés en février ont été enregistrés en Espagne (12,6%), en Grèce (11,9%) et en Italie (8,5%).
En France, 7,4% de la population active était au chômage, contre 3,1% en Allemagne, selon les données harmonisées d’Eurostat. La République tchèque (2,4%) et la Pologne (3%) affichaient les plus faibles taux de personnes sans emploi.

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