L’activité dans les 19 pays partageant la monnaie unique a pourtant bénéficié d’un assouplissement très net des mesures sanitaires liées au Covid-19.
La croissance de l’activité économique en zone euro a ralenti en mars dans le secteur privé, subissant l’impact de la guerre en Ukraine, selon l’indice PMI composite publié jeudi par le cabinet S&P Global qui pointe un risque de contraction au deuxième trimestre.
L’indice, calculé sur la base de sondages d’entreprises, a reculé à 54,5, après 55,5 en février. Ce chiffre supérieur à 50 signifie que l’activité a continué de progresser en mars, bien qu’à un rythme moins soutenu. Un chiffre inférieur à ce seuil signalerait une baisse.
«Les dernières données de l’enquête mettent en évidence les conséquences concrètes et immédiates de la guerre en Ukraine sur la conjoncture de la zone euro et soulignent les risques de contraction pesant sur l’économie de la région au deuxième trimestre», a commenté Chris Williamson, économiste en chef de S&P Global.
L’activité dans les 19 pays partageant la monnaie unique a pourtant bénéficié d’un assouplissement très net des mesures sanitaires liées au Covid-19.
Sans cet allègement des contraintes, qui ont fortement pesé sur les entreprises depuis le début de la pandémie, le ralentissement de la croissance en mars «aurait été nettement plus prononcé», a souligné M. Williamson.
Principale conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix se sont envolés en mars, en particulier ceux de l’énergie. Parallèlement, les difficultés d’approvisionnement se sont accrues, sous l’effet de nouveaux confinements en Chine liés à la crise sanitaire.
L’opération militaire en Ukraine a également fait chuter la confiance des entreprises en mars, souligne S&P Global. Elles «se disent de plus en plus préoccupées par les répercussions de la guerre sur une économie qui peine déjà à se remettre de la pandémie», a indiqué Chris Williamson.
Dans ses dernières prévisions en février, avant le déclenchement de la guerre, la Commission européenne avait légèrement revu en baisse sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2022 dans la zone euro, à 4%.
Depuis, le commissaire à l’Économie, Paolo Gentiloni, a prévenu que ce chiffre devrait être revu à la baisse lors d’une prochaine estimation au printemps. Bruxelles ne prévoit pas de récession à ce stade. Le conflit militaire en Ukraine «ne va pas faire dérailler l’expansion en cours, mais va l’affaiblir», a récemment affirmé M. Gentiloni.
L’enquête PMI de mars «conforte notre opinion d’une croissance moins rapide qu’anticipée cette année, tandis que l’inflation va dépasser les prévisions», a estimé Jack Allen-Reynolds pour Capital Economics. Il prévoit pour la zone euro une hausse du PIB de 2,8% et une inflation de 6% cette année.