La Réserve fédérale pointe les disparités raciales dans les relations bancaires avant le COVID-19.
Les entreprises dirigées par des Afro-américains souffrent plus que les autres de la crise aux Etats-Unis et peinent à bénéficier de l’aide financière du gouvernement, qui doit être redirigée vers les zones les plus touchées, selon une étude de la Fed de New York publiée mardi.
Concentrées dans des régions très affectées par la pandémie, ces entreprises ont abordé la crise avec une solidité financière souvent bien moindre que celles des autres communautés, relève la réserve fédérale de New York dans cette étude.
Et les relations de leurs responsables avec les banques étant moins fortes, il leur a été plus difficile de bénéficier des prêts mis en place par l’Etat fédéral face à la pandémie, et octroyés par ces établissements.
«Les disparités raciales dans les relations bancaires avant le COVID-19 (...) soulèvent des questions structurelles sur la présence et le fonctionnement des banques dans les communautés de couleur», relève Claire Kramer Mills, une responsable de la réserve fédérale de New York, citée dans le communiqué.
Ces questions «ont une importance accrue lorsque les banques sont appelées à gérer» les programmes d’aide comme ces prêts, ajoute-t-elle.
L’étude relève que «les fermetures d’entreprises pendant la pandémie touchent près de deux fois plus celles de cette communauté que les autres», faisant écho au mouvement Black Lives Matter contre les discriminations raciales, qui a pris de l’ampleur après la mort fin mai de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans asphyxié par un policier blanc à Minneapolis.
«L’aide n’a pas atteint les zones les plus touchées», alors que 40% des entreprises d’Afro-américains qui ont bénéficié d’un prêt gouvernemental sont concentrées dans 1% des comtés du pays.
«Le COVID-19 a exacerbé» les problème préexistants, souligne encore Claire Kramer Mills.
La Maison Blanche et les élus du Congrès tentent depuis deux semaines de trouver un accord sur un plan d’aide supplémentaire aux ménages et entreprises touchées par la crise.
«Une concentration géographique plus ciblée sur les endroits les plus durement touchés et les plus mal desservis est nécessaire», selon Claire Kramer Mills.
Un peu plus de 521 milliards de dollars ont été prêtés aux petites et moyennes entreprises du pays, mais les modalités d’octroi de ces prêts sont pointées du doigt.
Ces prêts sont en effet réalisés par les banques, et les entreprises de taille plus importante et ayant des relations étroites avec ces établissements ont pu bénéficier de plus de fonds que certaines très petites entreprises, comme des commerces, qui n’ont jamais recours à ce mode de financement.