USA: le déficit commercial à un niveau inédit en 10 ans

AWP

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Le déficit des biens et services s’est établi à 55,5 milliards de dollars en octobre. Nouveau record des importations.

Le déficit commercial des Etats-Unis s’est une nouvelle fois creusé en octobre pour atteindre un niveau inédit en 10 ans, sous l’effet d’importations record et d’une baisse des exportations.

Le déficit des biens et services s’est établi à 55,5 milliards de dollars avec des exportations en baisse de 0,1% à 211 milliards et des importations en hausse de 0,2% à 266,5 milliards, selon les données publiées jeudi par le département du Commerce.

Ce déficit est supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 54,7 milliards.

Le seul déficit portant sur les échanges de biens a bondi de 9,8% comparé à septembre.

Et le déficit de biens avec la Chine, avec laquelle Washington s’efforce de concrétiser un accord commercial après l’annonce d’une trêve le week-end dernier, s’est une nouvelle fois inscrit en hausse en octobre à 38,18 milliards (+2%). Le département du Commerce souligne que, non ajusté des variations saisonnières, le déficit avec Pékin est même un record absolu.

En octobre, les Américains ont acheté davantage de biens de consommation, de préparations pharmaceutiques, de voitures ainsi que de pièces détachées automobiles. Ils ont également acheté davantage de services à l’étranger comme ceux relatifs aux voyages.

En revanche, les exportations ont baissé dans le secteur alimentaire et des boissons ainsi que dans le secteur-clé de l’aéronautique civil qui tire traditionnellement les exportations américaines.

Par zone géographique, le déficit des biens avec l’Union européenne a atteint 15,05 milliards, soit une augmentation de 6%. De quoi irriter le président Donald Trump qui exige de l’Europe d’ouvrir davantage son marché aux produits américains.

Cumulé sur les 10 mois de l’année, le déficit commercial américain avec le reste du monde bondit de 11,4%.

Le président américain entend réduire le déficit commercial des Etats-Unis avec le reste du monde, estimant que celui-ci est nuisible aux entreprises et travailleurs américains.

Il accuse aussi Pékin de creuser le déficit américain en raison de pratiques déloyales en subventionnant par exemple les entreprises chinoises pour exporter à bas prix.

Alors que les deux pays étaient engagés depuis des mois dans une bataille commerciale, s’imposant mutuellement des taxes douanières supplémentaires sur des centaines de milliards de dollars d’importations, ils ont annoncé il y a quelques jours le dégel de leur relation commerciale.

Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont en effet annoncé un consensus en marge du sommet du G20 le week-end dernier.

Et, alors que des doutes se sont multipliés depuis sur la possibilité d’un véritable accord, le ministère chinois du Commerce a affirmé jeudi que la Chine allait «mettre en oeuvre immédiatement (les points de) consensus auxquels sont parvenues les deux parties en matière de produits agricoles, d’énergie, d’automobile et autres biens spécifiques».

Parallèlement à ce contentieux avec la Chine, Washington s’efforce d’obtenir une plus grande ouverture du marché européen. En juillet dernier, Donald Trump avait annoncé une trêve avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui peine à se concrétiser par un accord.

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