USA: le Congrès peine toujours à adopter un plan d’aide

AWP

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L’élection présidentielle toute proche complique la donne, chaque camp craignant que l’autre s’attribue le mérite d’un accord.

Les élus du Congrès américain se sont remis au travail et tentent de s’entendre sur une aide supplémentaire pour l’économie, malgré des positions diamétralement opposées. L’élection présidentielle toute proche complique la donne, chaque camp craignant que l’autre s’attribue le mérite d’un accord.

«Nous nous engageons à rester ici (au Congrès, NDLR) jusqu’à ce que nous trouvions un accord», a promis mardi la responsable démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, sur la chaîne CNBC.

Pas de départ début octobre, donc, pour les élus, qui, un mois avant l’élection présidentielle, rejoignent traditionnellement leurs Etats pour y mener campagne.

Nancy Pelosi a affiché un ton assuré, même si l’approche de l’échéance électorale du 3 novembre laisse planer un doute.

Cela fait maintenant un mois et demi que démocrates et républicains s’écharpent autour d’un nouveau plan de soutien.

Ménages, entreprises, collectivités locales, écoles... Les Américains attendent de savoir si leur compte en banque sera regarni, leur permettant de payer leurs factures, mais aussi de consommer, condition clé pour relancer la machine économique, et donc les réembauches.

«Nous sommes optimistes sur le fait que la Maison Blanche au moins comprendra que nous devons faire certaines choses», a encore dit Nancy Pelosi, soulignant ne pas vouloir d’un «plan maigrichon».

En ligne de mire: les républicains du Sénat, qui avaient fait la semaine dernière une proposition à 500 milliards de dollars, rejetée immédiatement et sans appel par l’opposition.

Car c’est le montant de l’enveloppe qui pose problème. Les républicains ne veulent pas débourser plus de 1.000 milliards de dollars, quand les démocrates pensent que 2.200 milliards est un minimum.

Ces nouvelles aides sont jugées cruciales par les économistes pour permettre à la première économie du monde de se redresser de la crise sans précédent causée par le Covid-19.

La Banque centrale américaine, la Fed, dont le comité monétaire se réunit mardi et mercredi pour la dernière fois avant le 3 novembre, va ainsi actualiser ses prévisions économiques.

Et elle regardera même plus en avant, poussant jusqu’en 2023 ses estimations quand les précédentes, en juin, s’arrêtaient à 2022.

Aucun commentaire, en revanche, n’est attendu sur le duel entre Donald Trump et Joe Biden.

Faiblesse des investissements

L’activité économique des Etats-Unis, qui avait fortement rebondi à la fin du printemps, juste après les premières levées des mesures de confinement, semble désormais marquer le pas.

La production industrielle y a augmenté en août, pour le quatrième mois consécutif, mais à un rythme largement ralenti par rapport à celui de juin et juillet, selon les données publiées mardi par la Fed.

Surtout, les hausses successives n’ont pas permis de compenser le plongeon de mars et avril, et la production industrielle reste inférieure de 7,3% à son niveau de février, avant la pandémie.

«Le problème réside dans la faiblesse des investissements des entreprises, et non de la consommation; les ventes au détail de marchandises sont supérieures à leur niveau pré-Covid, mais l’importation est très importante», explique dans une note Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics.

Les investissements ont en effet pâti de «la chute des bénéfices et (de) l’extrême incertitude, ce qui signifie que la production devrait rester au-dessous de son pic d’avant Covid pendant un certain temps encore», anticipe-t-il.

Du côté de New York pourtant, région qui avait été particulièrement touchée par le virus et où les mesures de confinement avaient été très strictes, l’activité manufacturière a rebondi bien plus que prévu en septembre, signe d’une nette amélioration de la conjoncture dans la capitale économique, a détaillé la Fed de New York.

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