L’engagement de la coalition de villes, Etats et entreprises pour compenser le retrait climatique de Donald Trump se poursuit malgré le COVID, selon l’initiative America’s Pledge.
La pandémie de COVID-19 ne semble pas ralentir la transition de l’économie américaine vers un futur décarboné, estiment des experts du climat dans un rapport publié lundi par une coalition de villes, Etats et entreprises qui se sont engagées à compenser le retrait climatique de Donald Trump.
«Le COVID ne semble pas avoir changé la trajectoire de l’Amérique vers les énergies propres», a dit vendredi à des journalistes Carl Pope, vice-président d’America’s Pledge, une initiative fédérant des milliers d’entités non fédérales dont 25 gouverneurs d’Etats, et financée par le milliardaire Michael Bloomberg, candidat malheureux aux primaires présidentielles plus tôt cette année.
«Et si le COVID n’a pas pu le faire, on peut sans doute dire que nous avons passé un point de non-retour, la transition américaine vers les énergies propres est désormais irrévocable», s’est félicité Carl Pope.
L’initiative a été lancée en 2017 après l’annonce par Donald Trump que les Etats-Unis quitteraient l’accord de Paris sur le climat signé deux ans plus tôt par son prédécesseur et la quasi-totalité de la planète.
L’an dernier les auteurs, de l’université du Maryland et du Rocky Mountain Institute, calculaient que les Etats-Unis pouvaient réduire leurs émissions de carbone de 25, 37 ou 49% d’ici 2030, par rapport à 2005, selon trois scénarios respectifs: trajectoire actuelle, engagement accéléré des Etats, et réengagement fédéral.
Dans leur nouveau rapport, les experts ont analysé les tendances concernant cinq secteurs centraux à la transition écologique, afin de voir si la crise économique et sanitaire pouvait faire dérailler ces trajectoires.
Selon eux, les voyants restaient au vert pour l’électricité: les centrales au charbon continuent de fermer au profit des énergies renouvelables. Dans les transports, le bilan est modérément positif: d’un côté, les gens conduisent moins à cause du confinement et du télétravail, mais les transports en commun sont menacés d’effondrement faute d’usagers. Globalement, toutefois, les Etats ont poursuivi leurs réformes.
Au total, en incluant les tendances pour le méthane, le bâtiment et la réduction des hydrofluorocarbures (des gaz à fort effet de serre), la tendance globale reste positive.
En 2017, un seul Etat sur 50 (Hawaï) s’était engagé à atteindre 100% d’électricité propre. Ils sont aujourd’hui 16, souligne Carla Frisch, du Rocky Mountain Institute. 169 modèles de véhicules électriques moyens et lourds sont commercialisés à ce jour aux Etats-Unis, dit-elle aussi.
«Avant l’élection du président Trump, le changement climatique était perçu comme une responsabilité fédérale», explique Elan Strait, de WWF. Mais depuis 2017, «les citoyens, les entreprises, les villes et les Etats se sont saisis de la question».
L’élection présidentielle du 3 novembre sera toutefois déterminante. Le rival démocrate de Donald Trump, Joe Biden, a promis de revenir dans l’accord de Paris, et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.