USA: la Fed a peu relevé ses taux à cause de l’Ukraine mais accélèrera ensuite

AWP

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Le gouverneur Christopher Waller admet que les événements géopolitiques ont suggéré d’avancer avec prudence.

Le conflit en Ukraine a poussé la banque centrale américaine (Fed) à relever ses taux d’un quart de point seulement mercredi mais une ou plusieurs hausses plus fortes, d’un demi-point de pourcentage, seront nécessaires cette année, a estimé vendredi un responsable de l’institution.

Les données économiques, et notamment la flambée inflationniste, «nous incitent fortement à relever les taux de 50 points de base», «mais les événements géopolitiques nous ont suggéré d’avancer avec prudence», a expliqué Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed, vendredi sur la chaîne CNBC.

«Ces deux facteurs combinés m’ont poussé à ne pas préconiser une hausse de 50 points de base lors de cette réunion, et à soutenir la hausse de 25 points que nous avons adoptée», a-t-il souligné.

Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale s’est réuni mardi et mercredi, et a, pour lutter contre l’inflation, relevé ses taux directeurs, pour la première fois depuis 2018. Les responsables ont opté pour une hausse prudente, en les relevant de l’habituel quart de point de pourcentage, et non d’un demi-point directement.

Les taux, qui se trouvaient depuis mars 2020 dans une fourchette de 0 à 0,25%, se trouvent donc, désormais, dans une fourchette de 0,25 à 0,50%.

Mais Christopher Waller soutient que la Fed devra avoir recours à une hausse plus agressive au cours des prochaines réunions, «si nous voulons avoir un impact sur l’inflation plus tard cette année et l’année prochaine». Cela «implique (une hausse de) 50 points de base lors d’une ou plusieurs réunions dans un proche avenir».

D’ici fin 2022 les taux doivent tourner autour de leur niveau considéré comme «neutre», et que M. Waller situe entre 2 et 2,15%.

crédibilité

Et la réduction du bilan doit avoir démarré «avant» la réunion des 26 et 27 juillet, estime-t-il, c’est-à-dire être lancée au cours de la prochaine réunion, les 3 et 4 mai, ou de la suivante, les 14 et 15 juin.

La Fed va en effet se séparer petit à petit des milliards de dollars de bons du Trésor et autres actifs qu’elle a achetés depuis mars 2020, pour soutenir l’économie.

Lors du vote mercredi, seul un responsable, Jim Bullard, président de la Fed de Saint Louis, a voté contre la hausse de 0,25 point de pourcentage, favorable à un relèvement plus rapide, de 0,50 point.

Une telle hausse, ainsi que la mise «en oeuvre (d’)un plan de réduction de la taille du bilan de la Fed, auraient été des actions plus appropriées», a-t-il expliqué vendredi dans une déclaration écrite.

Selon lui en effet, «malgré les risques géopolitiques, l’économie américaine devrait continuer de croître en 2022 et 2023 à un rythme nettement supérieur à son taux de croissance potentiel à long terme».

Ceci, combiné à la forte inflation, «signifie que le taux directeur du Comité est actuellement beaucoup trop bas», a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité pour la Fed d’»agir rapidement pour remédier à cette situation ou risquer de perdre sa crédibilité sur sa cible d’inflation».

Il pousse pour que les taux soient «supérieurs à 3% cette année».

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