Le secteur des services aux Etats-Unis a de nouveau déjoué les pronostics pessimistes en janvier, et a enregistré un rythme de croissance plus rapide qu’en décembre, porté par l’optimisme quant à la reprise de l’activité économique, selon l’indice de l’association professionnelle ISM publié mercredi.

L’indice, qui mesure le niveau d’activité des entreprises, s’est établi à 58,7%, soit une hausse de 1 point par rapport à décembre, mois pour lequel l’indice a par ailleurs été révisé en légère hausse.

C’est la croissance la plus forte depuis février 2019, précise l’ISM dans un communiqué.

Les analystes s’attendaient, à l’inverse, à voir la croissance ralentir un peu en janvier par rapport à décembre, et tablaient sur un indice à 57%.

Lorsque l’indice est supérieur à 50%, cela signifie que le secteur est en croissance. Plus il est élevé, plus la croissance est forte.

Les chefs d’entreprise interrogés «sont plus optimistes quant à l’environnement commercial et à l’économie», relève le président de l’enquête ISM, Anthony Nieves, cité dans le communiqué.

Cependant, les restrictions d’activité liées au COVID-19 «continuent de pénaliser les entreprises. (...) Les difficultés de capacité de production et de logistique continuent de poser des problèmes de chaîne d’approvisionnement», a-t-il ajouté.

Dans le détail, l’emploi, qui était en contraction le mois précédent, retrouve la croissance, et l’indice le mesurant s’établit à 55,2% (+6,5 points).

L’indice mesurant l’activité des entreprises et la production, en revanche, progresse un peu moins vite que le mois précédent (59,9%, -0,6 points).

Mais le rythme des nouvelles commandes accélère, à 61,8% (+3,2 points).

Il s’agit du huitième mois de croissance d’affilée, après le fort ralentissement du printemps 2020 causé par les premières mesures de confinement.

Si cette croissance est «encourageante», l’indice n’est toutefois pas un indicateur «fiable» à court terme, avertit Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics, dans une note. Il estime en effet que cette croissance ne prend pas en compte «les données en temps réel», ni les restrictions d’activité toujours largement en vigueur dans le pays.

Mais pour Oren Klachkin, analyste pour Oxford Economics, «le décor est planté pour un fort rebond du secteur des services à l’approche de l’été».

«La récente baisse des taux de nouveaux cas (de COVID) est encourageante et laisse présager une amélioration de la situation sanitaire, en particulier avec une accélération des vaccinations», estime-t-il.

Selon lui, cela «permettra aux entreprises du secteur des services, lourdement pénalisées, de rouvrir progressivement, accélérant la reprise qui bénéficiera également d’un coup de pouce» avec le plan de relance de 1’900 milliards de dollars que le président Joe Biden veut faire adopter très rapidement au Congrès.