Les prix à la consommation ont augmenté de 6,4% sur un an, contre 6,5% en décembre, selon l’indice CPI. Le ralentissement est moins fort qu’attendu, les analystes tablaient sur 6,2%.
La bataille contre l’inflation est décidément loin d’être gagnée aux Etats-Unis, avec des prix toujours en hausse en janvier, pour le logement notamment, mais aussi la nourriture et l’énergie, dissipant le vent d’optimisme qui soufflait fin 2022.
Les prix à la consommation ont augmenté de 6,4% sur un an, contre 6,5% en décembre, selon l’indice CPI publié mardi par le département du Travail, et qui fait référence.
Le ralentissement est moins fort qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 6,2%, selon le consensus de MarketWatch. Il s’agit, cependant, de la plus faible progression depuis octobre 2021.
«L’inflation aux Etats-Unis continue de ralentir, ce qui est une bonne nouvelle pour les familles et les entreprises du pays», a salué le président Joe Biden dans un communiqué.
Mais «il reste du travail dans cette transition vers une croissance plus régulière et stable, et il pourrait y avoir des revers en cours de route», a-t-il averti.
Et l’inflation sur un mois a réservé une mauvaise nouvelle, en accélérant de nouveau, pour la première fois depuis septembre. Elle a grimpé à 0,5%, contre 0,1% le mois dernier - selon des données révisées en hausse par rapport à la publication initiale.
Le logement compte pour «près de la moitié» de ce rebond, détaille le département du Travail, et les indices mesurant les prix de l’alimentation, de l’essence à la pompe et du gaz naturel «y contribuent également».
Ces chiffres ont aussi déçu Wall Street, qui a ouvert en baisse mardi avant de se redresser.
L’optimisme était pourtant de mise en décembre, lorsque l’inflation avait fortement ralenti.
«Oui, l’inflation ralentit, mais non, ça ne sera pas un long fleuve tranquille», a averti Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon, dans une note.
Hors prix de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite «sous-jacente» ralentit, à 0,4% sur un mois mais moins qu’attendu, et se monte à 5,6% sur un an.
Et les prix des voitures d’occasion, des soins médicaux, ou encore des billets d’avion, ont même baissé par rapport à décembre.
«L’inflation est un adversaire tenace», a résumé Neil Saunders de Global Data, soulignant qu’elle était «bien plus persistante que ce qu’on voudrait».
«Il y a vraiment un risque que 2023 soit encore une année dominée par des prix qui montent», a averti l’expert.
La banque centrale américaine (Fed) est à la manoeuvre pour juguler l’inflation. Son président Jerome Powell a récemment prévenu que le processus de «désinflation a commencé», mais que la route s’annonce «longue, voire cahoteuse».
«Pour les membres de la Fed, ce lent repli de l’inflation ne fait que justifier l’idée qu’il faut garder les taux plus élevés plus longtemps», a indiqué Rubeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.
Ces chiffres devraient en effet convaincre l’institution monétaire de la nécessité de continuer à relever les taux, et de les garder élevés pendant longtemps.
Cela pousse en retour les banques commerciales à octroyer des taux plus élevés pour les prêts, qu’ils soient immobiliers, automobiles ou encore à la consommation, décourageant ainsi les ménages d’acheter. Un processus qui doit in fine réduire la pression sur les prix.
D’autant plus que la pénurie de main d’oeuvre, qui contraint les employeurs à augmenter les salaires pour attirer et conserver leurs employés, reste importante.
«Les tensions persistantes sur le marché du travail exercent des pressions à la hausse sur l’inflation», avait ainsi indiqué lundi une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman.
Le marché de l’emploi a fait montre d’une santé éclatante en janvier, avec un taux de chômage tombé à 3,4%, soit plus bas qu’avant le Covid-19, et avec plus d’un demi-million d’emplois créés.