USA: emplois et salaires en hausse à la veille des élections

AWP

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En octobre, les créations d’emplois ont pulvérisé les attentes. Le taux de chômage est quant à lui resté stable à son plus faible niveau depuis 48 ans.

L’économie américaine a continué de créer des emplois à un rythme soutenu en octobre avec un taux de chômage à son plus bas niveau en près de 50 ans et des salaires qui augmentent.

Autant d’indicateurs de bon augure pour Donald Trump à moins de cinq jours d’élections législatives, un test pour le président.

Le président a trompété ces excellentes nouvelles sur Twitter: «Ouah! Les Etats-Unis ont engrangé 250.000 emplois de plus en octobre -- et ce en dépit des ouragans. Chômage à 3,7%. Salaires en HAUSSE! Ce sont des chiffres incroyables. Continuez comme ça. Votez républicain!».

Ces chiffres ont largement dépassé les prévisions des analystes qui tablaient sur 185.000 créations après les 118.000 de septembre, un chiffre révisé en baisse, selon les données publiées vendredi par le département du Travail.

A 3,7%, le taux de chômage est resté stable à son plus faible niveau depuis 48 ans.

Hausse des rémunérations

Point positif, l’évolution des salaires marque nettement une hausse. Par rapport à septembre, l’augmentation mensuelle (0,18%) est en ligne avec les prévisions mais sur un an, la croissance des salaires s’est accélérée à 3,1%. C’est le rythme le plus rapide depuis avril 2009, a précisé le département du Travail.

Cette progression dépasse largement l’inflation mesurée par l’indice PCE, baromètre favori de la Fed pour mesurer l’évolution des prix, qui s’est tassée à 2% sur un an le mois dernier.

Ces données, publiées quelques jours avant les élections de mi-mandat devraient conforter le président américain Donald Trump qui a fait du dynamisme économique de la première puissance mondiale un enjeu de ce scrutin.

Alors que la croissance américaine est restée soutenue au 3e trimestre, à 3,5% en rythme annuel après la cadence rapide de 4,2% au 2e trimestre, la participation au marché du travail (population active ayant un emploi ou en recherche d’emploi) a augmenté le mois dernier de 0,2%, pour atteindre 62,9%.

Tous les secteurs de l’économie ont embauché, particulièrement les services de santé (+36.000) et l’industrie manufacturière (+32.000), un des chevaux de bataille de l’administration Trump. Les transports n’étaient pas en reste (25.000, dont 6.800 pour l’automobile) sans compter les loisirs et l’hôtellerie (+42.000).

Les emplois miniers qui comptent l’exploitation du charbon, du pétrole et gaz de schiste, ont encore gonflé de 5.000 portant à 65.0000 le nombre d’embauches dans ces secteurs depuis un an. Même le service public a embauché davantage (+4.000), surtout au niveau des Etats.

Davantage de main d’oeuvre étant entrée sur le marché du travail, ce qui est vu comme un signe d’optimisme vis-à-vis de l’économie, le nombre de chômeurs est resté stable à 6,1 millions vu le volume de créations d’emplois.

Néanmoins ceux qui ne trouvent que du travail à temps partiel restent très nombreux à 4,6 millions.

L’ouragan Michael qui a frappé la Floride le 10 octobre «n’a pas eu d’effet discernable sur les estimations du marché de l’emploi», a indiqué le ministère.

«Pour résumer, tous ces éléments du rapport officiel sur l’emploi vont dans le sens d’une hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale en décembre», a commenté Paul Ashworth, économiste en chef pour les Etats-Unis pour Capital Economics.

La Banque centrale, dont le Comité monétaire se réunit la semaine prochaine, devrait maintenir le statu quo au lendemain des élections les 7 et 8 novembre. Mais elle guette depuis longtemps cette hausse des salaires qui, si elle continue de se matérialiser, peut signaler une accélération de l’inflation.

Au grand dam du président Trump qui ne manque pas une occasion de se plaindre des hausses des taux de la Fed car elles rendent l’accès au crédit plus cher. La Réserve fédérale a déjà laissé entendre à maintes reprises qu’elle entrevoyait un nouveau relèvement d’un quart de point de pourcentage (0,25%) en décembre.

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