La Banque nationale suisse (BNS) risque d’inscrire un résultat dans le rouge vif au deuxième trimestre, en raison des vents contraires sur les marchés financiers et de la hausse des taux d’intérêt. Face à une nouvelle perte, les spécialistes d’UBS avertissent que les reversements aux cantons et à la Confédération sont en danger.

Après avoir enregistré une perte nette de 32,8 milliards de francs sur les trois premiers mois de l’année, l’institut d’émission pourrait bien subir un résultat négatif d’environ 50 milliards au second partiel. Sur la première moitié de l’année, la perte cumulée pourrait ainsi atteindre entre 80 et 85 milliards, a estimé l’économiste Alessandro Bee dans une étude publiée jeudi.

Si la perte nette totale pour l’exercice 2022 devait atteindre quelque 93 milliards de francs, la banque centrale helvétique serait obligée de renoncer aux reversements qu’elle accorde aux autorités publiques.

«En date d’aujourd’hui, les reversements à la Confédération et aux cantons se trouvent en danger», a souligné M. Bee.

Les placements de la BNS sur les marchés actions - qui représentent un portefeuille de 240 milliards de francs - risquent d’avoir encaissé le gros des pertes, avec la chute des marchés financiers depuis le début de l’année. L’indice vedette SMI de la Bourse suisse a ainsi chuté de 15,3% depuis janvier et au niveau mondial l’indice MSCI World a perdu 21,6%.

L’or a parallèlement vu son cours reculer de 3% au deuxième trimestre, ce qui devrait s’être traduit par une perte de 1,8 milliard de francs sur des réserves de métal jaune totalisant 60 milliards.

Quant à la hausse des taux d’intérêt, elle pourrait coûter à la BNS entre 15 et 20 milliards de francs. Les variations des taux de change ont eu un effet mitigé, le franc s’étant certes déprécié face au dollar mais pas face à d’autres devises.

L’institut d’émission publiera ses résultats trimestriels le 29 juillet.