Le mastodonte pharmaceutique rhénan Novartis a jeté son dévolu sur le laboratoire washingtonien Chinook Therapeutics, concentré sur les affections néphrologiques et coté au Nasdaq. Le prix de transaction s’élève à 3,2 milliards de dollars (près de 2,9 milliards de francs) - soit 40 dollars par action Chinook - et pourra encore être agrémenté de quelque 300 millions en fonction du franchissement de jalons réglementaires.

L’incubateur de la cible de reprise, établie à Seattle, comprend notamment deux traitements phase de développement clinique avancé contre la néphropathie à immunoglobuline A (IgAN). Les jeunes adultes principalement touchés par cette maladie chronique rare ne disposent pour l’heure d’aucune option thérapeutique spécifique, précise un communiqué diffusé lundi. Près d’un tiers développe une défaillance rénale nécessitant le recours à la dialyse dans les dix ans suivant la pose du diagnostic.

L’atrasentan de Chinook se trouve en phase III de développement clinique contre l’IgAN, dont les résultats sont attendus entre octobre et fin décembre, et fait aussi l’objet d’études contre d’autres maladies des reins. Le zigakibart doit entrer en phase finale de test sur l’homme d’ici fin septembre.

Les conseils d’administration des deux protagonistes ont validé l’opération sans objection. La finalisation de la transaction doit survenir avant la fin de l’année en cours. Cette dernière demeure conditionnée à l’approbation des gendarmes de la concurrence et des actionnaire de Chinook.

Ce dernier souligne dans un communiqué distinct que le prix offert par Novartis correspond à une confortable prime de 67% sur le cours de clôture de vendredi dernier, voire de 83% sur le cours pondérer des volumes sur les 60 derniers jours de négoce.

Les analystes saluent un positionnement renforcé de Novartis dans la franchise IgAN, dans laquelle le groupe bâlois développe déjà un produit maison: l’iptacopan.

Il reste à voir dans quelle mesure les deux traitements expérimentaux de Chinook sont efficace pour le maintien des fonctions rénales, note Laurent Flamme, analyste à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), dans un commentaire matinal. Son homologue Stefan Schneider considère pour Vontobel que tant l’atrasentan que le zigakibart dispose du potentiel pour s’établir comme des moteurs de ventes, soit des produits générant plus d’un milliard de recettes par année, reposant sur des modes d’action différents de l’iptacopan.

A 11h05, la nominative Novartis s’enrobait de 0,8% à 90,89 francs, dans un SMI en hausse de 0,49%.