Novartis aplanit au 2e trimestre les bonnes surprises du premier

AWP

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Le géant pharmaceutique rhénan évoque une stabilisation de ses affaires sur l’ensemble du premier semestre, laissant augurer une normalisation sur le reste de l’exercice.

Les ventes de Novartis ont bu la tasse au deuxième trimestre, après avoir surfé au premier sur une vague de constitution de stocks en prévision de l’éclatement de la pandémie de coronavirus. Le recul du chiffre d’affaires était largement anticipé, mais son ampleur surprend quelque peu. Une rentabilité opérationnelle plus généreuse que prévu atténue la déception des investisseurs.

Le géant pharmaceutique rhénan évoque une stabilisation des affaires sur l’ensemble du premier semestre, laissant augurer une normalisation sur le reste de l’exercice. La direction ne modère que légèrement ses ambitions de croissance pour 2020, tout en rehaussant son objectif de rentabilité opérationnelle.

La feuille de route 2020 comprend désormais une croissance autour de 5%, contre 5% à 9% précédemment. Le résultat d’exploitation (Ebit) de base doit progresser d’un peu plus de 10%, contre environ 10% au dernier pointage.

Le chiffre d’affaires du groupe entre avril et fin juin s’est érodé de 4% en comparaison annuelle à 11,35 milliards de dollars (10,66 milliards de francs), plombé notamment par un recul de 11% des recettes de son unité génériques et biosimilaires Sandoz à 2,16 milliards. La principale division Innovative Medicines n’a égaré que 1% à 9,19 milliards.

L’Ebit de base a grappillé 1% pour s’établir à 3,67 milliards, détaille le compte rendu diffusé mardi.

La contraction des ventes s’avère un peu plus sévère que ne le projetaient les analystes consultés par AWP, qui prévoyaient dans le pire des cas 11,77 milliards. L’Ebit de base en revanche s’inscrit dans le haut de la fourchette.

Impact épidermique du Covid-19

Novartis souligne que ses activités en ophtalmologie et en dermatologie notamment, ainsi que les ventes au détail de Sandoz, ont été freinées en avril et en mai par la priorité accordée dans les structures de soin aux traitements jugés essentiels. Une amorce de normalisation a toutefois été observée en juin.

«Nous ne prévoyons pas de tailler dans nos effectifs en raison du coronavirus», a promis en téléconférence le directeur général Vasant Narasimhan.

Sur le front de la lutte contre la pandémie, le laboratoire poursuit l’examen en phase III de son canakinumab contre la pneumonie liée au Sars-Cov-2, ainsi que du ruxolitinib associé au standard thérapeutique en collaboration avec Incyte. Diverses recherches indépendantes sont par ailleurs alimentées avec une dizaine de médicaments estampillés Novartis.

Le timonier a par contre écarté l’éventualité d’une reprise du développement de vaccins, abandonné en 2015 à l’issue du vaste échange d’actifs avec le britannique Glaxosmithkline (GSK).

Rentabilité sous-estimée

La normalisation attendue pour la seconde moitié de l’année sur le front de la pandémie n’est pas encore garantie, au vu notamment du nombre de nouveaux cas diagnostiqués sur la planète et en particulier aux Etats-Unis, relève Vontobel dans un commentaire.

Le remodelage des perspectives et le positionnement en retrait dans la lutte contre le coronavirus risquent d’avoir un effet plutôt négatif sur la valorisation de l’action, devise la Banque cantonale de Zurich.

Jefferies et Liberum de leur côté préfèrent se concentrer sur la généreuse rentabilité du groupe, déplorant au passage l’impact prépondérant de la croissance sur l’évolution du cours.

Les détenteurs de capitaux ont délaissé l’action Novartis sur la place zurichoise. A la fermeture de la séance, la nominative s’est figée en baisse de 1,9% à 81,12 francs, alors que l’indice vedette SMI a fini en repli de 0,26%.

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