Matières premières: pics de l’or et du café, le cuivre en hausse

AWP/AFP

2 minutes de lecture

L’once d’or s’est hissée vendredi à plus de 2786 dollars, lorgnant sur son précédent sommet historique de 2790,10 dollars atteint fin octobre.

L’or s’est envolé cette semaine à un souffle de son record, aidé par un affaiblissement du dollar et le climat d’incertitudes autour des décisions de Donald Trump, en particulier sur les droits de douane.

L’once d’or s’est hissée vendredi à plus de 2786 dollars, lorgnant sur son précédent sommet historique de 2790,10 dollars atteint fin octobre.

«L’incertitude entourant les premières mesures de Trump a alimenté la demande d’or comme valeur refuge», résume Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.

Si par le passé, le président américain avait menacé la Chine de lourdes taxes sur ses importations, il a assuré jeudi qu’il «préfèrerait» ne pas imposer de hausse des droits douaniers à la deuxième économie mondiale.

«Ces remarques ont apaisé les inquiétudes des investisseurs qui craignaient que les droits de douane élevés sur les importations ne ravivent l’inflation» aux Etats-Unis, contraignant la banque centrale américaine (Fed) à maintenir ses taux directeurs à un niveau élevé, résume Ricardo Evangelista, d’ActivTrades.

Ces déclarations, ajoutées à celles faites jeudi à Davos où il a «exigé» que les «taux d’intérêt baissent immédiatement», ont plombé le dollar, «offrant un vent porteur» additionnel à l’or, ajoute M. Fritsch, de Commerzbank.

L’affaiblissement de la devise américaine et des rendements des obligations d’Etat américaines, valeurs refuges concurrentes de l’or, pousse les investisseurs à se reporter sur le métal précieux.

Vendredi, vers 17H10 GMT (18H10 à Paris), l’once d’or se négociait à 2772,29 dollars, contre 2703,25 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le café bouillant

L’arabica a battu un nouveau record cette semaine, la révision à la baisse de la récolte de café l’an passé au Brésil faisant craindre une offre encore plus limitée.

L’institut public brésilien Conab, lié au ministère de l’Agriculture, a abaissé d’environ 1,1% ses prévisions de récolte pour 2024 par rapport à l’estimation publiée en septembre.

«C’est un peu une surprise, car de nombreux analystes avaient prévu des chiffres plus élevés, en particulier sur la variété robusta», explique Mark Bowman, analyste chez ADM Investors.

Conab explique «les conditions climatiques défavorables» ont dégradé la récolte, notamment dans l’Etat du Minas Gerais qui représente 52% de la production de café brésilien, où les pluies se sont pratiquement arrêtées en avril.

Le marché s’attend également «à une récolte plus faible» en 2025, souligne Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, car les effets de la sécheresse de l’an passé risquent de perdurer.

Le Brésil est de loin le premier producteur mondial de café, notamment d’arabica, plus apprécié par les consommateurs et plus cher, ce qui explique pourquoi ses mauvaises récoltes font fortement grimper les prix.

Conséquence: le prix de la livre d’arabica a battu un nouveau record jeudi sur l’ICE de New York, à 348,90 dollars.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 347,75 cents, contre 328,35 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison le même mois s’échange à 5548 dollars contre 4890 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

Vent favorable sur le cuivre

Le prix du cuivre a augmenté cette semaine, avec un marché moins abondant qu’initialement anticipé, et un discours de Donald Trump plus conciliant à l’encontre de la Chine cette semaine.

Pour Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, «il devient évident que l’excédent pour l’ensemble de l’année sera sensiblement inférieur aux 470’000 tonnes prévues à l’automne par le groupe d’étude international du cuivre (ICSG)», une organisation intergouvernementale qui publie des statistiques sur ce métal.

Car sur les onze premiers mois de l’année, le marché du cuivre n’a enregistré qu’un excédent de 168’000 tonnes, selon l’ICSG.

Cette offre est moins abondante qu’initialement prévu car la demande chinoise a augmenté de 3% en 2024, selon les données préliminaires de l’ICSG, montrant une résilience de l’industrie du géant asiatique, en dépit du ralentissement économique du pays, premier consommateur mondial de cuivre.

Par ailleurs, Donald Trump a déclaré jeudi soir qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à Pékin, un revirement après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des Etats-Unis avec de lourdes taxes à l’importation.

La perspective d’une meilleure relation commerciale entre ces deux superpuissances constitue un autre facteur haussier pour le cuivre.

Sur le LME, une tonne de cuivre coûte 9269 dollars vendredi, contre 9190 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

A lire aussi...