L’or a conclu une nouvelle semaine de hausse, porté en ce début d’année par des incertitudes sur l’inflation et sur les tarifs douaniers aux Etats-Unis, à dix jours de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
«La hausse de l’or, en tandem avec le dollar américain, témoigne de la montée des valeurs refuges, dans un contexte de craintes de retour de l’inflation et de tensions géopolitiques cette année», avance Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note destinée à l’AFP.
Aux Etats-Unis, le président élu Donald Trump menace de rehausser les droits de douane sur les importations à compter de son investiture le 20 janvier, une mesure qui devrait alimenter la hausse des prix dans le pays.
Cette perspective, combinée à un marché de l’emploi plus vigoureux que prévu aux Etats-Unis, a retardé la date à laquelle le marché attend la première baisse de taux de la Réserve fédérale (Fed) cette année, faisant flamber le dollar et les marchés obligataires.
En temps normal, l’appréciation du dollar et des rendements des obligations a tendance à peser sur d’autres valeurs refuge comme le métal jaune, qui ne rapportent pas d’intérêts.
L’attrait paradoxal pour l’or peut ici s’expliquer par le fait que «certains investisseurs recherchent une couverture au cas où le billet vert baisse», avance David Morrison, analyste chez Trade Nation.
D’autant que comme le pointe Barbara Lambrecht, de Commerzbank, «une partie de l’incertitude mondiale» qui fait monter la devise américaine «provient des États-Unis» eux-mêmes.
Vendredi, vers 16H10 GMT (17H10 à Paris), l’once d’or se négocie à 2689,23 dollars, contre 2640,22 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Le sucre fond
Le prix du sucre a fondu sur la semaine, face à des meilleures perspectives de production au Brésil, à la faveur d’une météo plus clémente.
Avec «une reprise des récoltes asiatiques au cours de la saison 2024/25», les cours devraient continuer de baisser compte tenu aussi «de la récolte décente attendue l’année prochaine» au Brésil, premier producteur mondial de sucre, grâce à de bonnes précipitations, commentent les courtiers d’ED&F Man.
Ils soulignent que la production brésilienne en décembre s’est déjà révélée meilleure que prévu, à 8,8 millions de tonnes, selon les chiffres de l’association industrielle nationale brésilienne Unica.
En Inde cependant, la production a été freinée «en raison d’un détournement plus important du sucre vers l’éthanol cette année», notent les analystes d’ED&F Man, les producteurs transformant une partie de leur récolte en carburant.
S’y ajoute le «démarrage tardif» du processus de production dans certaines régions indiennes comme le Maharashtra et le Karnataka.
Vendredi, à New York, la livre de sucre brut valait 19,18 cents, contre 19,61 cents sept jours auparavant.
A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 502,20 dollars contre 512,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.
Le cuivre étincelle
Le prix du cuivre a continué de progresser cette semaine, avec un optimisme du marché quant au regain d’allant de l’industrie manufacturière dans le monde cette année.
Les prix du cuivre devraient «augmenter parallèlement à une reprise manufacturière mondiale», expliquent Dominic Schnider et Wayne Gordon d’UBS Global Wealth Management.
Fortement utilisé dans l’industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est aussi un instrument reflétant l’état de santé de l’économie mondiale, d’où son surnom de Docteur Cuivre («Dr Copper»).
Le cuivre est donc très sensible à l’activité des grands pays consommateurs de métaux, à l’instar de la Chine et des Etats-Unis.
L’annonce de mesures budgétaires en Chine visant à soutenir une consommation fragile avait déjà fait remonter les cours du métal rouge fin décembre.
Néanmoins, «l’incertitude entourant la politique tarifaire du président américain élu Trump favorise une approche attentiste» sur le marché des métaux de base dans leur ensemble, note Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, expliquant ainsi les mouvements modérés des prix des métaux en ce début d’année.
Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.098,50 dollars, contre 8.893,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.