Matières premières: le café plaît, l’or plie, le cuivre plat

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Depuis le début de l’année, le cours de l’arabica a enregistré une hausse spectaculaire d’environ 75%, avec un sommet en séance atteint vendredi à 335 cents la livre.

Les cours du café se sont enflammés cette semaine, le prix de la livre d’arabica s’échangeant au plus haut depuis 1977, à cause d’inquiétudes sur la production au Brésil et des incertitudes climatiques grandissantes.

Depuis le début de l’année, le cours de l’arabica a enregistré une hausse spectaculaire d’environ 75%, avec un sommet en séance atteint vendredi à 335 cents la livre.

Cette hausse est en grande partie «liée à l’inquiétude sur la récolte» l’an prochain qui s’explique par une sécheresse historique cet été au Brésil, premier producteur de café et en particulier d’arabica, souligne Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Le climat a fortement chamboulé la production de café ces dernières années, «à la fois sur la qualité et la quantité de la récolte», explique Guilherme Moryan, analyste de Rabobank.

Ces dernières années, «le Brésil a connu une augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, tels que les gelées et les vagues de chaleur», rappelle l’analyste. Ces incertitudes climatiques se manifestent par une plus forte volatilité des prix du café et une spéculation importante.

«Les producteurs de café du Brésil retardent leurs ventes pour la récolte à venir», car ils s’attendent à des prix encore plus élevés, relate par exemple Carsten Fritsch.

Le café étant «cultivé dans une bande tropicale relativement étroite», avec quelques producteurs clés tels que le Brésil, le Vietnam, la Colombie et l’Éthiopie, il est d’autant plus vulnérable aux événements météorologiques de ces régions, relève Ole Hansen, analyste de Saxobank.

D’autres facteurs, géopolitiques cette fois-ci, comme les perturbations du transport maritime en mer Rouge, les droits de douane promis par Donald Trump et les incertitudes autour du futur règlement de l’Union européenne sur la déforestation contribuent à soutenir les prix des matières premières en général.

Vendredi, vers 15H10 GMT (16H10 à Paris) sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 322,60 cents, contre 302,10 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier s’échangeait à 5.487 dollars contre 4.985 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

L’or se courbe

Le cours de l’or ne s’est pas remis cette semaine de sa chute brutale de lundi, provoquée par l’annonce d’un accord de cessez-le-feu, acté mardi, entre Israël et la milice du Hezbollah au Liban.

Cette perspective, qui s’est matérialisée mercredi avec l’entrée en vigueur de la trêve, a suscité une chute des cours lundi, les négociants craignant «une réduction de la demande d’or en tant que valeur refuge», rapporte Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Cet accord est survenu après plus d’un an d’affrontements transfrontaliers entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste libanais, lesquels se sont mués en guerre ouverte dans la seconde moitié du mois de septembre, déplaçant 900.000 personnes au Liban et 60.000 dans le nord d’Israël.

Sur la suite de la semaine, l’or n’a que partiellement rattrapé ses lourdes pertes, le risque géopolitique persistant, constate Han Tan, analyste d’Exinity, dans une note destinée à l’AFP.

Malgré le cessez-le-feu, l’armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené une frappe aérienne contre une installation du Hezbollah dans le sud du Liban.

Les forces israéliennes mènent également une offensive d’envergure dans la bande de Gaza. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé vendredi un nouveau bilan de 44.363 morts dans le territoire palestinien depuis plus d’un an.

L’or a aussi été soutenu par «l’affaiblissement du dollar américain», suscité par un renforcement «des paris sur une baisse de taux d’un quart de point de pourcentage de la Réserve fédérale lors de sa réunion de décembre», remarque l’analyste.

Or le métal jaune se dispute habituellement les faveurs des investisseurs face au dollar et aux obligations d’Etat.

Vendredi, l’once d’or s’échangeait à 2.656,70 dollars, contre 2.716,19 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre atone

Le prix du cuivre ne bouge pas cette semaine, à l’instar des autres métaux industriels, mettant fin à la chute qu’il connaît depuis l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche.

«La perspective de droits de douane américains, notamment sur la Chine, et le positionnement de Trump sur les énergies renouvelables» ont récemment pesé sur le cuivre, le métal passant en dessous de 9.000 dollars la tonne, expliquent les analystes d’UBS.

Mais, ajoutent-ils, la hausse de la demande mondiale de cuivre en raison de la transition énergétique «va se poursuivre» en 2025, avec un déficit d’offre de 250.000 tonnes attendu.

Les propriétés du cuivre, en particulier sa forte conductivité, en font un métal clé pour la transition énergétique, intervenant notamment dans la composition des batteries de véhicules électriques.

Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.023 dollars, contre 8.968 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

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