Les cours du cacao se sont hissés à des niveaux historiques cette semaine, dépassant les records précédents du mois d’avril en raison des mauvaises conditions climatiques en Afrique de l’Ouest et avec des réserves au plus bas.
Le contrat de cacao le plus échangé à New York pour livraison en mars a atteint son plus haut niveau historique à 12’931 dollars la tonne mercredi.
Raréfaction de l’offre, conditions climatiques défavorables à la récolte, et stocks au plus bas, en un an le prix du cacao a grimpé de près de 200% sur les marchés.
«Les conditions sèches en Afrique de l’Ouest maintiennent les inquiétudes concernant les récoltes à venir», et expliquent le bond d’environ 30% de la matière première depuis le début du mois, note Mark Bowman, analyste chez ADM Investor Services.
Or, la Côte d’Ivoire et le Ghana fournissent 55% de la production mondiale de cacao (respectivement 39% et 16%) selon l’Organisation internationale de cacao (ICCO).
En réalité, l’ICCO s’attend à «une meilleure récolte que la saison précédente» cette année, mais probablement insuffisante pour recréer du stock.
Au début de la campagne agricole, qui débute généralement en octobre, les réserves mondiales «n’étaient que de 1,3 million de tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 36 ans», rapporte Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Alors que la production patine, la demande mondiale, elle, «ne cesse d’augmenter», selon la société d’assurance Coface.
Vers 14H25 GMT (15H25 à Paris), la tonne de cacao pour livraison en mai vaut 9’177 livres vendredi à Londres, contre 8’472 livres une semaine plus tôt.
A New York, la tonne pour livraison en mars s’échange à 12’216 dollars, contre 11’280 dollars vendredi dernier à la clôture.
L’or se courbe
Le prix de l’or a reflué cette semaine, peinant à concurrencer un dollar dopé par les orientations plus prudentes de la banque centrale américaine sur ses futures baisses de taux.
Le cours du métal précieux «pourrait rester sous pression tant que la Réserve fédérale (Fed) continue de semer le doute sur les perspectives de baisses de taux en 2025», estime Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note destinée à l’AFP.
Si l’institution monétaire a sans surprise abaissé mercredi ses taux d’intérêts de 0,25 point de pourcentage, elle n’envisage désormais plus que deux coupes l’an prochain du fait de la vigueur de l’économie américaine.
En fin de semaine, la devise américaine conserve en large partie ses gains gagnés dans la foulée de la réunion.
Vendredi, le billet vert s’échange à son plus haut niveau en plus de deux ans, selon le Dollar Index, qui le compare à un panier de devises, et a grimpé jusqu’à 108,54 points, un sommet depuis novembre 2022.
Lorsqu’ils souhaitent miser sur une valeur refuge, les investisseurs ont donc actuellement tendance à favoriser le dollar et les rendements obligataires plutôt que l’or.
L’once d’or se négocie vendredi à 2’615,40 dollars, contre 2’648,23 dollars sept jours plus tôt à la clôture.
Suivant la même tendance baissière que l’or cette semaine, l’argent est même tombé plus lourdement.
Son cours est plus volatil que celui du métal jaune, car «il manque de la demande constante de la part des banques centrales, un facteur qui stabilise les prix de l’or pendant les périodes de ralentissement», explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
L’aluminium se rétracte
Le prix de l’aluminium a baissé cette semaine, la Chine ayant battu un nouveau record de production mensuel en novembre.
Selon le Bureau national des statistiques (BNS) de Chine, la production d’aluminium du géant asiatique a augmenté de 3,6% en novembre par rapport à l’année précédente, atteignant le chiffre record de 3,7 millions de tonnes.
Le pays représente environ 60% de la production mondiale de ce métal, d’après l’Institut international de l’aluminium.
Néanmoins, selon Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank, l’aluminium devrait s’apprécier légèrement l’année prochaine, en raison de «la forte hausse des coûts de production» et d’»une croissance soutenue de la demande».
Sur le LME, une tonne de métal d’aluminium coûte 2’535 dollars vendredi, contre 2’615 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.