Matières premières: or et sucre sur la défensive, les métaux atones

AWP

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Vers 18H15, l’once d’or valait 1'780,96 dollars, contre 1'802,59 dollars la semaine précédente en fin d’échanges.

Le prix de l’or a reculé sur la semaine, plombé par le changement de ton de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui présage d’un resserrement de la politique monétaire à venir.

Jeudi, l’once d’or a atteint un plus bas depuis un mois, à 1'768,74 dollars, après l’audition du président de la Fed Jerome Powell par le Parlement américain mardi et mercredi.

Il a en effet adopté un message plus inquiet de l’inflation, qu’il qualifiait jusqu’à présent de «transitoire».

Si la Fed agit pour contrer la hausse des prix, cela rendrait l’or, actif privilégié par les investisseurs en période de surinflation, moins attractif.

Le métal précieux n’a donc pas profité de son statut de valeur refuge, malgré la propagation du variant Omicron du COVID-19 qui inquiète les investisseurs.

«Si la banque centrale est obligée» de resserrer sa politique monétaire pour contrer l’inflation, «même la propagation d’Omicron risque de ne pas suffire à empêcher le recul de l’or», prévient Craig Erlam, analyste d’Oanda.

«Le marché peine à trouver une direction forte depuis plusieurs mois», commente Ole Hansen, analyste à Saxo Bank, qui estime que les perspectives de l’or restent troubles.

«Le métal trouve d’un côté un soutien dans les incertitudes causées par le virus, et de l’autre des obstacles dans une Fed plus active face à l’inflation», complète-t-il.

Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), l’once d’or valait 1'780,96 dollars, contre 1'802,59 dollars la semaine précédente en fin d’échanges.

Des métaux très sages

Les cours des métaux de base sont restés calmes cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), autour de 9'400 dollars la tonne pour le cuivre et 2'600 dollars la tonne pour l’aluminium.

La contraction de l’activité manufacturière en Chine en novembre après un bref rebond, annoncée mercredi par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, n’a pas eu d’effet sur le marché.

Il s’agit de la deuxième contraction de cet indice depuis le début de l’année, après celle d’août.

«L’attention du marché se projette plutôt sur 2022», estime Ole Hansen, «entre l’éventuel impact sur les prix du ralentissement de la croissance en Chine et la demande croissante de métaux dits verts qui seront des éléments clés de la transition énergétique».

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9'398 dollars vendredi à 17H15 GMT, contre 9'460 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Celle d’aluminium valait 2'615 dollars la tonne, contre 2'617 dollars.

Le sucre décroche

Les cours du sucre ont souffert sur la semaine, tirés vers le bas par les cours du pétrole brut dans un contexte plus large d’inquiétudes sur les marchés après la détection du nouveau variant de COVID-19, baptisé Omicron par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le prix du baril a été extrêmement chahuté sur la semaine et a perdu près de 15% depuis jeudi soir dernier.

Il entraîne avec lui ceux du sucre puisqu’un pétrole en baisse décourage l’utilisation de la canne pour produire de l’éthanol, ce qui augmente d’autant le sucre disponible sur le marché.

«Le variant Omicron et l’amélioration des conditions météorologiques» dans les principales régions de production «ont contribué à déclencher des prises de bénéfices sur le sucre», a observé M. Hansen.

Le retour de mesures de restrictions de déplacement des biens et des personnes dans certains pays d’Europe est également à même de peser sur la demande, complète Jack Scoville, de Price Group.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars prochain valait 18,87 cents vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), contre 19,35 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison au même mois valait 489,30 dollars contre 501,40 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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