Matières premières: cuivre, zinc, sucre et or à la fête

AWP

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Avec une hausse de près de 10%, le métal rouge s’apprêtait vendredi à boucler sa meilleure semaine depuis la fin d’année 2016.

Le cours du cuivre a franchi cette semaine le seuil des 10.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME) pour la première fois depuis le 14 juin, porté par une offre menacée par le coût élevé de l’électricité.

Avec une hausse de près de 10%, le métal rouge s’apprêtait vendredi à boucler sa meilleure semaine depuis la fin d’année 2016.

«Le sentiment haussier» s’est répandu parmi les investisseurs tout au long de la semaine «dans un contexte de pénurie d’électricité et de préoccupations concernant l’approvisionnement» en cuivre, explique Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

Ces dernières semaines, la forte demande de gaz et de pétrole à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord a fait bondir les coûts liés à la production d’énergie, dont les mines et fonderies sont gourmandes.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 10.292,00 dollars vendredi à 15H45 GMT (17H44 à Paris), contre 9.361,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le zinc a vu son prix bondir de plus de 25% cette semaine pour atteindre 3.944 dollars la tonne vendredi peu avant 12H45 GMT (14H45 à Paris), du jamais vu depuis le mois de mai 2007.

En cause, l’annonce mercredi par l’entreprise métallurgique belge Nyrstar «d’une réduction de la production dans ses trois fonderies européennes, jusqu’à 50% à partir d’aujourd’hui, en réponse à la flambée des prix de l’énergie».

La tonne de zinc valait vendredi 3.805,00 dollars contre 3.151,00 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Fort appétit pour le sucre

Les prix du sucre ont atteint en début de semaine de nouveaux plus hauts depuis quatre ans et demi, portés par les cours du pétrole et une offre limitée au Brésil.

La tonne de sucre blanc a atteint lundi 527,30 dollars la tonne, une première depuis le 9 mars 2017, quand la livre de sucre brut a touché 20,61 cents, un prix plus vu depuis le 23 février 2017, avant de refluer.

Ces plus hauts font écho à ceux des cours de référence du brut: le WTI a atteint lundi 82,18 dollars, un plus haut depuis octobre 2014, et le Brent a touché vendredi 85,10 dollars, une première depuis le 10 octobre 2018.

Au Brésil, premier producteur de sucre, la hausse des prix du pétrole pousse à plutôt utiliser la canne pour faire de l’éthanol, ce qui limite l’offre.

Et «la production de sucre au Brésil a considérablement ralenti à la fin du mois de septembre», constate Carsten Fritsch, de Commerzbank, reprenant les données du dernier rapport de l’association industrielle nationale Unica.

A ce jour la principale région productrice au Brésil, le Centre-Sud, a produit «9% de moins que l’année dernière», relève M. Fritsch, «ce qui devrait apporter un soutien supplémentaire au prix du sucre».

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 516,80 dollars vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 519,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars prochain valait 19,73 cents, contre 20,29 cents sept jours auparavant.

Léger rebond de l’or

Les prix de l’or ont augmenté sur la semaine, même si une envolée des cours mercredi n’a pas duré, les prix retombant lourdement vendredi avec un regain d’appétit des marchés pour le risque.

L’or a perdu 2,3% de sa valeur depuis début septembre, le marché tablant sur un durcissement de la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) qui rend le métal jaune moins attractif que le dollar ou les obligations.

La hausse de la monnaie américaine, référence du marché aurifère, rend l’or plus coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

«Les marchés ont désormais bien intégré l’idée que la Fed va resserrer sa politique, donc il va être intéressant de voir si les inquiétudes sur ce sujet sont remplacées par des peurs de +stagflation+», commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Une période d’inflation élevée alors que la croissance stagne pourrait être favorable à l’or, actif vu comme un moyen de se préserver de la hausse des prix.

«L’or pourrait alors profiter d’achats d’investisseurs à la recherche de valeurs refuges», ajoute M. Tan.

Vers 15H45 GMT (17H45 à Paris), l’once d’or s’échangeait pour 1.769,62 dollars, contre 1.757,13 dollars la semaine précédente en fin d’échanges.

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