Matières premières: l'or et l'aluminium à la traîne, le robusta demandé

AWP

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Les cours de l'or ont reculé sur la semaine, le marché peinant à se positionner entre possible durcissement de la politique monétaire et crainte d'une inflation persistante.

 

Le métal jaune est perçu comme une valeur refuge contre l'inflation, dont le niveau élevé à travers le monde ne profite pourtant pas particulièrement aux prix.

En cause, la possibilité que la Banque centrale américaine (Fed) agisse dès sa réunion la semaine prochaine pour lutter contre le hausse des prix en entamant un resserrement de sa politique monétaire.

«L'attente d'une annonce de la Fed la semaine prochaine pourrait faire monter le dollar à ses plus hauts de l'année, ce qui pèserait sur l'or», a commenté Han Tan, analyste chez FXTM.

Comme le dollar est la devise de référence sur le marché aurifère, une hausse du billet vert rend le prix du métal jaune plus élevé pour les investisseurs utilisant d'autres devises.

La hausse marquée du billet vert vendredi a ainsi fait baisser le cours du lingot, qui se maintenait à l'équilibre sur la semaine jusque là.

Ces incertitudes qui pèsent sur l'or expliquent le manque d'intérêt des marchés pour le métal précieux ces derniers mois: selon le Conseil mondial de l'or (CMO), les produits indexés (ETF) ont connu des sorties de capitaux équivalent à 27 tonnes d'or.

Vers 15H45 GMT (17H45 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1'777,76 dollars, contre 1'792,65 dollars la semaine précédente en fin d'échanges.

 L'aluminium bat de l'aile

Le cours de l'aluminium a souffert cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), tombant jeudi à 2'602 dollars la tonne, un plus bas depuis la fin du mois d'août.

Pour l'analyste de Commerzbank Daniel Briesemann, il faut regarder du côté de la Chine pour comprendre ce mouvement de prix, qui n'a d'ailleurs pas épargné d'autres métaux comme le cuivre (-1,85% sur la semaine) et dans une moindre mesure le nickel (-1,16%).

«Les autorités chinoises (...) cherchent à plafonner les prix du charbon afin d'atténuer la pénurie d'électricité», explique-t-il, de quoi alléger les coûts de production de fonderies très gourmandes en électricité et leur permettre de tourner à une cadence plus élevée.

L'offre s'en trouve par conséquent soutenue.

Plus que les autres métaux, «l'électricité représente 30% à 40% des coûts de production de l'aluminium, or la moitié de l'électricité chinoise est toujours produite à partir de charbon thermique», explique Al Munro, de Marex spectron.

L'aluminium subit également un phénomène de prise de bénéfices après que son prix a battu le 11 octobre un record en un peu plus de 13 ans, à 3.072,50 dollars.

Sur le LME, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 2.708,50 dollars vendredi à 15H45 GMT (17H45 à Paris), contre 2.868,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le robusta désiré

Le cours du robusta a atteint mardi un plus haut depuis quatre ans à 2.278 dollars la tonne, le marché s'inquiétant de l'approvisionnement de son principal pays producteur, le Vietnam.

Il s'est arrêté à un seul dollar de son précédent record du 1er février 2017 et signe une envolée remarquable de plus de 60% depuis début avril.

Selon Jack Scoville, analyste de Price Group, ce sont les difficultés d'acheminement du café, liés aux problèmes logistiques qui secouent le fret maritime mondial, qui sont les premières responsables de cette hausse.

«Londres plus encore que New York a des difficultés à s'approvisionner en café en raison d'une pénurie de conteneurs pour le transporter hors du pays d'origine», explique-t-il dans une note publie vendredi.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2.188 dollars vendredi à 15H45 GMT (17H45 à Paris), contre 2.141 dollars vendredi dernier à la clôture.

Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait dans le même temps 202,05 cents, contre 199,85 cents sept jours auparavant.

 

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