Matières premières: l’or et le cuivre hésitent, le café se lance

AWP

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Le métal jaune a atteint un pic en cinq mois, à 1’877,15 dollars l’once, après la publication des ventes au détail américaines en octobre, qui ont augmenté plus que prévu.

Le prix de l’or s’est stabilisé sur la semaine après avoir atteint mardi un plus haut depuis juin, galvanisé par une hausse de l’inflation aux Etats-Unis qui pousse les investisseurs vers la valeur refuge.

Le record en cinq mois, à 1’877,15 dollars l’once, a été atteint après la publication des ventes au détail américaines en octobre, qui ont augmenté plus que prévu.

«La hausse de l’or s’est calmée en l’absence de nouveaux indices sur quand, et comment, la Fed va combattre l’inflation», explique à l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

Pour le marché aurifère, si le métal est prisé en période d’inflation forte, la perspective d’une augmentation des taux de la Réserve fédérale américaine soutient également le dollar.

Comme le billet vert est la monnaie de référence des cours de l’or, sa hausse pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.

«Les investisseurs sont déchirés entre l’or et le dollar en cette période d’inflation forte», résume Fawad Razaqzada, analyste chez ThinkMarkets.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), l’once d’or valait 1’859,87 dollars, contre 1’864,90 dollars la semaine précédente en fin d’échanges.

Montagnes russes pour le cuivre

Le cours du cuivre a connu une semaine mouvementée sur le London Metal Exchange (LME), balancé entre des réserves diminuées et des perspectives économiques mondiales qui s’assombrissent.

Il a touché lundi un plus haut depuis fin octobre à 9’773 dollars la tonne avant de reculer pour atteindre jeudi un plus bas depuis début octobre à 9’315 dollars, avant de remonter une dernière fois.

«C’est le même scénario que la semaine dernière: des inquiétudes macroéconomiques pèsent sur le prix en début de semaine, mais les paris à la baisse sont liquidés en fin de semaine», commente Al Munro, analyste chez Marex Spectron.

Une recrudescence de la pandémie de COVID-19, qui a déjà poussé l’Autriche à annoncer un nouveau confinement, pèse en particulier sur le cuivre, composant industriel dont la demande varie avec la santé de l’industrie.

Si d’autres pays adoptent des mesures similaires, l’économie mondiale pourrait en souffrir et la demande de métal rouge en pâtirait.

Autre raison pour les investisseurs d’hésiter: le premier producteur mondial de cuivre, le Chili, va tenir dimanche le premier tour de son élection présidentielle.

Le favori des sondages avec environ 25% des intentions de vote est Gabriel Boric, à la tête d’une coalition de gauche.

«Il y a des spéculations sur une possible hausse des impôts sur les entreprises minières», ce qui pourrait peser sur la production à plus long terme, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9’618,50 dollars vendredi à 16H00 GMT (17H00 à Paris), contre 9’711,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’arabica bouillonne

Le prix du café de type arabica continuait de grimper sur la semaine, atteignant vendredi un plus haut depuis janvier 2012 à 239,55 cents la livre, tandis que le robusta s’est un peu replié.

Les cours de l’arabica sont dopés depuis le début de l’année par la reprise économique mondiale qui stimule la demande, tandis que des conditions météorologiques extrêmes (gel, puis inondations) au Brésil ont plombé la récolte.

Egalement en cause, des conditions d’approvisionnement difficiles: «le Brésil a exporté 3,4 millions de sacs (de 60 kilos) en octobre, soit une hausse de 7,5% d’un mois sur l’autre mais une baisse de 23,8% par rapport à l’année précédente», souligne Guilherme Morya, analyste chez Rabobank.

«Les exportations brésiliennes sont toujours limitées par un manque de conteneurs, des annulations et un coût du fret plus élevé», ajoute-t-il.

A ces problèmes à la sortie du pays, s’ajoute «une grève des camionneurs brésiliens», complète Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mars valait 236,35 cents, contre 221,95 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2’255 dollars vendredi à 16H00 GMT (17H00 à Paris), contre 2’277 dollars il y a une semaine à la clôture.

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