Matières premières: le zinc grimpe, le cacao s’envole, l’or se replie

AWP

2 minutes de lecture

Le prix du zinc a suivi la tendance générale à la hausse sur les marchés des métaux de base cette semaine et est repassé au-dessus de la barre des 2’600 dollars la tonne.

Le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) a grimpé sur la semaine, poussé par des perturbations de l’offre toujours en cours, face à une demande résiliente menant à une diminution des stocks.

Le prix du zinc a suivi la tendance générale à la hausse sur les marchés des métaux de base cette semaine et est repassé au-dessus de la barre des 2’600 dollars la tonne.

Le zinc a touché mercredi 2’631,50 dollars la tonne, un plus haut en plus d’un mois.

«Les nouvelles d’arrêts de production» s’accumulent, a souligné Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank.

«Outre les fermetures de mines pour cause de rentabilité insuffisante (...), on apprend maintenant qu’un incendie retardera la mise en service d’une nouvelle mine près du lac Baïkal, en Russie, pendant une bonne partie de l’année prochaine», poursuit-elle.

La mine d’Ozernoye devrait avoir une capacité annuelle d’un peu moins de 350’000 tonnes selon Commerzbank, «ce qui en ferait vraisemblablement la plus grande à entrer en service l’année prochaine», affirme Mme Lambrecht.

En parallèle, la demande de zinc reste résiliente, les «stocks du LME continuant de diminuer, retombant à leurs niveaux de septembre», selon Daria Efanova, analyste pour Sucden Financial.

Vers 16H50 GMT (17H50 à Paris), sur le LME, une tonne de métal de zinc coûtait 2’557,00 dollars vendredi, contre 2’524,50 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

Haut cacao

Le cacao a poursuivi son envolée sur la semaine, continuant inlassablement de battre des records de prix, toujours poussé par l’approvisionnement serré venant des régions productrices, qui pourrait encore s’aggraver avec le phénomène climatique El Niño.

Vendredi, à Londres, la tonne de cacao a culminé à 3’478 livres sterling, un prix record enregistré depuis le début du contrat en 1989.

A New York, elle a dépassé la barre des 4’000 dollars, poussant jusqu’à 4’026 dollars vendredi, un nouveau record depuis fin 1978, soit 45 ans.

Les investisseurs s’inquiètent d’une autre année de production limitée, et «ce sentiment a été renforcé par El Niño qui pourrait menacer les cultures d’Afrique de l’Ouest avec un temps chaud et sec plus tard cette année», affirme Jack Scoville, analyste de Price Group.

Le phénomène climatique El Niño dope en effet les prix de certaines matières premières agricoles dont le cacao, produit dans des régions exposées comme l’Afrique de l’Ouest.

Pour le moment, «la récolte des cultures principales est au centre de l’attention et les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest signalent que de nombreuses régions reçoivent trop de pluie, ce qui a retardé les récoltes et pourrait entraîner des maladies», souligne M. Scoville.

Les arrivées de cacao dans les ports de Côte d’Ivoire ont chuté de 16,2% pour la campagne de commercialisation par rapport à l’année dernière, selon l’analyste. Le pays est de loin le plus important producteur au monde de cacao.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars 2024 valait 3’471 livres sterling, contre 3’343 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 4’023 dollars, contre 3’927 dollars vendredi dernier.

L’or plie

Le prix de l’or s’est légèrement replié sur la semaine, s’éloignant du seuil des 2’000 dollars autour duquel il s’échangeait la semaine précédente, après avoir perdu de son attrait comme valeur refuge, face au dollar et aux obligations d’Etat.

Après s’être rués vers l’or en raison de la guerre entre Israël et le Hamas, les investisseurs se sont détournés de «cet actif traditionnellement considéré comme refuge», relève Han Tan, d’Exinity.

«Le récent rebond du dollar a également entravé» les tendances à la hausse des lingots, note l’analyste.

«Les investisseurs semblent avoir privilégié les actions et les obligations par rapport à l’or», en raison de l’absence de dividendes ou d’intérêts associés au métal jaune et des coûts de stockage qu’il entraîne, signale Fawad Razaqzada, de City Index.

De plus pour cet analyste, «avec les signes mondiaux d’un pic d’inflation et les prix de l’or proches de leurs plus hauts historiques, certains investisseurs ont hésité à acheter de l’or aux niveaux récents, choisissant d’attendre une baisse plus substantielle des prix avant d’agir».

Il souligne cependant que la baisse des rendements d’Etat pourrait renforcer l’attractivité de l’or.

L’once d’or s’échangeait pour 1’938,94 dollars vendredi, contre 1’992,65 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

De son côté, le palladium a poursuivit sa baisse sur la semaine, jusqu’à toucher 950,84 dollars l’once, un plus bas depuis plus de cinq ans.

Ce métal précieux, également utilisé par l’industrie automobile pour concevoir des pots catalytiques, «dépend de la demande industrielle» et son prix a «chuté à mesure que les nuages économiques s’assombrissaient», explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

L’once de palladium s’échangeait pour 983,67 dollars, contre 1’121,78 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

A lire aussi...